Le journaliste et ancien otage en Afghanistan, Hervé Ghesquière jugé pour diffamation envers un militaire

Hervé Ghesquière comparaît mardi 11 juin devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer où il est poursuivi pour diffamation par l'ancien responsable presse de l'armée à Kaboul.

Polémiques

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, 2 journalistes de France3 ont été enlevés le 29 décembre 2009 alors qu'ils travaillaient seuls à quelques kilomètres de la base militaire française de Kapisa en Afghanistan. Quelques jours après leur capture, le président Nicolas Sarkozy critique une « imprudence vraiment coupable » et ajoute  qu’« il leur avait été très clairement demandé de ne pas s’aventurer ainsi parce qu’il y a des risques ». En janvier 2010, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, déclare que les journalistes font « courir des risques à beaucoup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs missions principales ». La polémique est lancée.
 

Le livre 547 jours

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont libérés le 29 juin 2011. Un peu plus d'un an plus tard, ( le 12 septembre 2012) parait le livre d'Hervé Ghesquière, 547 jours (éd. Albin Michel)." Cette longue prise d'otages a suscité une vive polémique au plus haut niveau de l'Etat et dans les médias", écrit le journaliste dans son livre. Il pointe du doigt le lieutenant-colonel Jackie Fouquereau, son responsable presse en Afghanistan.
Selon lui, l'officier serait  coupable d'avoir "intoxiqué" l'Elysée et le gouvernement en leur affirmant que les journalistes cherchaient "à tout prix à rencontrer des talibans", ce qui avait causé leur perte. Pour le journaliste, "tous les responsables politiques et militaires ont été informés par la même source, (...) cet officier était le seul à pouvoir abreuver sa hiérarchie de fausses informations qui seront ensuite relayées jusqu'à l'Elysée".
Une équipe de France3 avait rencontré Hervé Ghesquière lors de l'écriture de son livre  le 26 avril 2012.

Plainte en diffamation

Le lieutenant-colonel Jackie Fouquereau avait saisi la justice après des propos tenus fin février 2012 par Hervé Ghesquière, qui l'avait notamment qualifié de "lâche" dans un entretien aux Echos du Touquet,
De son côté, Hervé Ghesquière explique à l'AFP: "Dans le cadre de la préparation d'un livre, j'avais calé mes rendez-vous avec tout le monde, j'avais déjà vu le président Sarkozy, et tout le monde m'a répondu.Sauf que le lieutenant-colonel Fouquereau, ce n'est pas un parmi tout le monde,c'est la source de l'information". Selon lui, la plainte en diffamation porte "sur une formulation", et le terme de "lâche" est "à comprendre dans le sens que son acte était lâche car il refusait seulement de me voir et c'était le seul, pas l'homme en tant que tel ".
 L'avocat d'Hervé Ghesquière, Me Jean-Pierre Blesbois a précisé à l'AFP :" Il a refusé de rencontrer Hervé Ghesquière, on le démontrera, il y a eu des lettres recommandées, des demandes de rendez-vous, ce sera démontré ", et  ajoute à propos du journaliste: " Il faut qu'il sorte complètement indemne de cette procédure. Il ne va pas venir devant un tribunal comme un petit garçon pour dire : "Je me suis laissé emporter ".Tout ce qu'il a dit, c'est la vérité et il le démontrera".
Le lieutenant-colonel Fouquereau avait estimé en octobre que la procédure était "totalement décorrelée du livre et de tout ce que peut dire aujourd'hui M. Hervé Ghesquière, qui fera l'objet d'une étude". "J'attends que la justice reconnaisse le bien-fondé de ma démarche. Je fais confiance à la justice pour pointer les responsabilités des uns et des autres", a déclaré jeudi à l'AFP, M. Fouquereau qui sera présent à l'audience le 11 juin.
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