Les assises du Pas-de-Calais jugent à partir de ce lundi à Saint-Omer un jeune homme accusé d'avoir provoqué la mort d'un gendarme en le percutant avec sa voiture, sous l'emprise de la drogue, lors d'un contrôle routier près d'Arras, en juillet 2010.
L'adjudant Jeannick Tapella, 49 ans, est décédé le 12 novembre 2010, un peu moins de quatre mois après l'accident, des suites des lésions cérébrales causées par le choc.
Les faits remontent au 19 juillet 2010. Jimmy Van Mullem était contrôlé ce jour-là, à Thélus (Pas-de-Calais), par une patrouille de la brigade de gendarmerie de Vimy, à 144 km/h, alors que la vitesse était limitée à 90 km/h.
L'adjudant Tapella et son collègue Julien Pauchet s'étaient alors placés des deux côtés de la chaussée pour intercepter le véhicule, qui ne s'est pas arrêté et a percuté violemment le gendarme.
Le conducteur, ainsi que deux de ses amis soupçonnés de l'avoir aidé à tenter de dissimuler la voiture impliquée dans l'accident, ont été rapidement interpellés.
Des faits requalifiés
Après une mise en examen du principal, dans un premier temps pour "tentative d'homicide", les faits ont été requalifiés en "homicide volontaire sur un militaire de la gendarmerie nationale", pour lesquels il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
La cour devra notamment discuter du caractère intentionnel ou non de la manoeuvre qui a coûté la vie au gendarme. Jimmy Van Mullem, aujourd'hui âgé de 29 ans, reconnaît les faits mais affirme n'avoir pas volontairement percuté le militaire. Selon lui, au moment des faits, le soleil et un pare-brise sale l'ont empêché de voir Jeannick Tapella à temps, une version que démentent des analyses techniques et des témoins du drame, dont Julien Pauchet.
Les deux autres prévenus, âgés de 23 et 29 ans, comparaissent pour destruction ou modification des preuves d'un crime, pour avoir aidé à tenter de faire disparaître le véhicule incriminé chez un ferrailleur après en avoir détruit les plaques d'immatriculation.
Sous l'emprise de drogue au moment du drame
Les trois hommes, qui habitaient le même logement, étaient des consommateurs réguliers de drogue. Le principal accusé conduisait sous l'emprise d'amphétamines au moment du drame, et n'avait plus de permis ni d'assurance. Il avait déjà été condamné pour excès de vitesse.
immy Van Mullem avait été placé en détention le 22 juillet 2010. Le gendarme était marié et avait deux fils adultes. Le procès est prévu pour s'achever vendredi.