L'étude selon laquelle Lille serait "championne de France" de consommation de cocaine et de cannabis a fait vivement réagir Martine Aubry, qui précise que les prélèvements à la base de cette enquête ont été effectués le week-end de la braderie.
Hier, nous vous informions d'une étude publiée sur le site Docbuzz qui désigne Lille comme la "championne de France" de consommation de cocaine et de cannabis. Une équipe du CNRS de Paris-Sud a tiré cette conclusion en analysant la concentration de drogues dans les eaux usées de différentes villes.
Cette information a fait bondir la maire de Lille, Martine Aubry. "J’ai été consternée par le reportage diffusé hier soir au journal télévisé régional de France3 qui désigne Lille comme « première ville française de la consommation de cannabis et de cocaïne »", a-t-elle écrit dans un communiqué. " Au cours du reportage, il est même affirmé que la consommation de cannabis serait « 5 fois plus élevée que dans une ville comme Amsterdam " ! Rappelons que ce reportage s’appuie sur une étude du CNRS utilisant une méthode expérimentale d’estimation de la consommation de stupéfiants, reposant sur des prélèvements d’eaux usées dans différentes villes du pays. Si cette étude peut s’avérer utile, elle doit être prise avec précaution."
Des prélèvements effectués le week-end de la Braderie
Martine Aubry tient à préciser que "les prélèvements à Lille dont France3 fait état dans ce reportage sont ceux réalisés lors du week-end de braderie, un moment où Lille accueille plus de 2 millions de personnes venues de plusieurs régions et pays. Inutile de dire qu’ils ne sont pas significatifs de la consommation habituelle à Lille. On ne peut donc comparer la consommation de ce week-end particulier à celle d’Amsterdam. Difficile donc - voire scandaleux - d’affirmer que les Lillois sont devenus les plus gros consommateurs de drogues en Europe !"
La maire de Lille ajoute que "dans le dernier rapport Trend de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) publié ce mois-ci, nulle part apparaît une explosion de la consommation de drogues à Lille." Elle avance également les données du Baromètre santé de l’INPES publié en mars 2013 qui, selon elle, établissent "clairement que le niveau de consommation des drogues dans le Nord Pas de Calais, quel que soit le produit stupéfiant étudié, « est inférieur depuis de nombreuses années à la moyenne constatée dans le reste du pays »".