L'occupation de la passerelle piéton du terminal ferry de Calais par une soixantaine de migrants dont une majorité de Syriens est terminée. Le Royaume-Uni a proposé vendredi d'"examiner au cas par cas" la situation de ceux qui auraient de la famille sur le territoire britannique.
La passerelle piétons du terminal ferry à Calais est évacuée. Il ne restait qu'une quinzaine de clandestins devant le terminal peu avant 18H30.
Deux familles ont accepté d'être hébergées à Arras, "sans pour autant demander le droit d'asile", a expliqué Mariam Guerey, du Secours catholique.
La situation des migrants syriens à Calais sera examinée au cas par cas par le Royaume-Uni mais uniquement pour ceux qui auraient de la famille sur le territoire britannique. Cette décision a été très mal accueillie par les quelques 60 Syriens qui occupent depuis mercredi une passerelle piétons du terminal ferry à Calais.
"Le directeur de la Border Force a accepté de venir à Calais avec deux collaborateurs pour expliquer la position de son pays: ce qu'il était possible de faire et ce qu'il n'était pas possible de faire", a déclaré le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin à l'issue d'une réunion avec les trois représentants de la police britannique aux frontières, deux représentants du groupe de Syriens et des représentants de Médecins du monde et du Secours catholique.
"Les représentants de la Border Force ont dit qu'ils étaient ouverts à examiner au cas par cas s'il y avait des ressortissants syriens qui avaient des liens familiaux sur le territoire britannique. Et dans ce cas-là, ils ne sont pas fermés à organiser un regroupement de familles sur leur territoire. Ce qu'ils demandent, c'est que les services français soient capables de faire avec les associations et avec les Syriens ce travail d'expertise au cas par cas", a expliqué Denis Robin.
"Ils n'iront nulle part, ils ont peur de partir de leur campement."
"Pour (les Syriens), cela a été un choc", a dit à l'AFP Mariam Guerey, salariée du Secours catholique et qui a endossé le rôle d'intermédiaire entre les migrants et les autorités. "Ils avaient une autre image de l'Angleterre. Pour eux, c'est le rêve. Ils gardent espoir mais les propositions de l'Angleterre ne leur plaisent pas", a-t-elle ajouté. "Ils n'iront nulle part, ils ont peur de partir de leur campement."
Avant la réunion, M. Robin avait proposé aux Syriens "l'examen en urgence (par l'Ofpra, Office français de protection des réfugiés et apatrides) de demandes d'asile sur le territoire français, en attendant le résultat des discussions (...) avec les autorités britanniques". Une proposition qui n'avait guère provoqué d'enthousiasme, tant ils redoutent, selon les associations, d'être retenus en France.
Les Syriens, dont une vingtaine poursuivaient vendredi la grève de la faim commencée mercredi, demandent aux autorités françaises de les laisser gagner le Royaume-Uni.