Lille : au moins 550 manifestants contre la réforme des retraites

Les députés votent mardi en première lecture le projet de loi sur les retraites sous le regard de syndicats et de salariés opposés à la réforme, appelés à se rassembler pour dire qu'ils "n'abandonnent pas".

L'issue du vote solennel, prévu à partir  de 16H00, ne fait pas de doute. La réforme, la première d'un gouvernement de gauche sur ce sujet, aura les faveurs des socialistes et radicaux de gauche. En revanche, les élus UMP, UDI et Front de gauche devraient voter contre le texte et les écologistes s'abstenir.

Environ 150 manifestations sont organisées ce mardi dans toute la France et notamment à Lille550 personnes (selon la police) manifestent en centre-ville contre la réforme. Symboliquement, certaines d'entre elles défilent à l'aide d'un déambulateur.

Quel projet ?

Le projet de loi "garantissant l'avenir et la justice du système de retraites", dont les mesures phare sont l'allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans et l'instauration d'un compte pénibilité, sera ensuite discuté au Sénat à partir du 28 octobre. Si l'âge légal de départ à la retraite est maintenu à 62 ans, comme l'a fixé la loi de 2010, les salariés verront la durée de cotisation nécessaire pour une retraite pleine augmenter d'un trimestre tous les trois ans à partir de 2020 pour atteindre 43 ans (172 trimestres) pour les personnes nées en 1973 et après.

Quant au compte pénibilité, les points obtenus permettront à un salarié de se former, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite.

Le projet, examiné par les députés toute la semaine dernière, prévoit également le report de la revalorisation des pensions de retraite (sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse) du 1er avril au 1er octobre, et la prise en compte des périodes d'apprentissage et partiellement des stages.

Pour moins pénaliser les salariés faiblement rémunérés ou travaillant à temps partiel, il sera désormais nécessaire, pour valider un trimestre, d'avoir cotisé
l'équivalent de 150 heures de smic, contre 200 actuellement.

Projet "plombé" par les 43 ans de cotisation

Faute d'avoir été entendus par le gouvernement, les quatre syndicats opposés à la réforme (CGT, FO, FSU et Solidaires) ont tenté de peser sur le débat parlementaire en mobilisant dans la rue et en alertant les députés.

Car pour ces organisations, même s'il comporte des "avancées", comme la meilleure prise en compte de la pénibilité, "le projet est plombé par l'allongement de la durée de cotisation", a résumé lundi Jean-Claude Mailly. Elles accusent le gouvernement de conduire cette réforme pour "satisfaire" la commission de Bruxelles.

Mobilisation relative

Après une mobilisation en demi-teinte le 10 septembre, la CGT, la FSU, FO et Solidaires entendent faire comprendre qu'"ils n'abandonnent pas", selon la formule de Pascal Joly (CGT). Quelle que soit la mobilisation de mardi, Jean-Claude Mailly en est convaincu, "ce qui ne sort pas socialement sort politiquement à un moment donné". Un argument martelé à quelques mois des élections municipales et européennes.

A l'inverse, les syndicats réformistes, la CFDT en tête, se félicitent des résultats obtenus par la concertation. Le numéro un de la CFDT Laurent Berger s'est targué mardi d'avoir "pesé" lors de la concertation pour que cette réforme comporte des mesures de "justice sociale". "Nous avons de nouveau pesé dans le débat parlementaire pour obtenir des mesures sur les stages que nous venons d'obtenir", a-t-il dit.
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