Depuis ce mercredi matin, Michel Ortet, originaire de St Pol-sur-mer (près de Dunkerque) comparait devant la cour d’assises du Nord à Douai. Il a reconnu avoir commis une cinquantaine d'agressions sexuelles et viols sur de jeunes garçons en 30 ans.
C'est le procès hors-norme d'un pédophile, prédateur sexuel, qui a sévi dans le Dunkerquois pendant plus de 30 ans. Son parcours criminel qui a commencé à être raconté à l'audience a glacé les personnes présentes et la cour.
Michel Ortet, a aujourd'hui 59 ans a été chauffeur de bus à Dk'bus et moniteur de natation à la piscine de Leffrinckoucke. C'est là qu'il "choisissait" ses victimes. Il les repérait patiemment. Souvent des enfants fragiles qu'il mettait sous son emprise pour leur faire faire ce qu'il voulait. Il leur faisait des cadeaux ou même de de l’argent: "C'est une question de manipulation", dit-il lui même quand on lui demande son mode opératoire.
Un carnet avec le prénom de chaque victime
Michel Ortet avait un carnet noir dans lequel il notait les prénoms des enfants. Des centaines de photos le mettant en scène avec ses victimes ont été retrouvées. Il s'était également filmé avec ces jeunes garçons pendant les viols et les agressions sexuelles. Ces films et photos ont permis de retrouver certaines victimes.On fait face ici un pédophile "structurel" : depuis son adolescence, il n'est attiré que par les jeunes enfants. Aujourd'hui encore, même s'il semble très flou sur la question, on peut se demander s'il admet qu'il s'agit bien de viols, persuadé que les enfants "l'aiment". Ce mercredi, à l'audience, on a découvert un homme impassible, calme, qui parle beaucoup. Il semble n'avoir aucun sentiment. Même quand il demande il demande pardon, il semble impossible de la croire.
Il dit avoir pris conscience de ses actes
Sa stratégie de défense est claire : il affirme qu'il voit un psychiatre depuis 2011. Il dit avoir pris conscience de la gravité de ses actes. Mais sa façon de minimiser aujourd'hui encore ses crimes risque de ne pas convaincre les jurés. Michel Ortet dit avoir été lui-même agressé par un pédophile lorsqu'il avait 12 ans.Certaines victimes, aujourd’hui adultes, n’ont pas souhaité se constituer partie civile. D'autres ont choisi de porter plainte. Une partie des faits est prescrite au regard de la loi. 5 victimes se sont portées partie civile. Le verdict sera rendu ce vendredi. Michel Ortet, actuellement écroué, encourt jusqu'à 20 ans de prison pour les faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans et pour détention d'images pédo-pornographiques.
L'affaire Michel Ortet a éclaté en 2011
L'affaire a commencé en mars 2011. Soit plusieurs dizaines d'années après les premières agressions et viols. A l'époque, un jeune homme de 19 ans se rend au commissariat pour dénoncer avoir été abusé lorsqu'il avait 11 ans.Rapidement, les enquêteurs comprennent qu'il est loin d'être la seule victime de Michel Ortet. Dans les années 90, au moins 4 enfants d'une dizaine d'années auraient été agressés et violés à la piscine. Les enfants de son ex-concubine auraient aussi été victimes.