Les agents du commissariat de Roubaix poussent un "coup de gueule" contre l'accumulation de stocks de cannabis dans leurs locaux. A tel point que certains d'entre eux sont dépistés positif...
Plus de 40 kilos
Certains policiers tituberaient, en sortant de la pièce à scellés du commissariat de Roubaix, où sont entreposées notamment les saisies de drogue. Les quantités y seraient énormes, "40 kilos sûr, mais on sait qu'il y a bien plus" affirme Fabrine Danel, secrétaire régional adjoint du syndicat Unité SGP Police. Ce dernier se fait le porte-voix de ses collègues du commissariat roubaisien qui ne supportent plus les effluves qui les étourdissent."Normalement, une fois la procédure établie, ça doit être détruit sur place avec l'accord du parquet ou transféré au tribunal", explique le syndicaliste. Alors pourquoi ces "stocks" de cannabis restent-ils dans les placards du commissariat ? Normalement c'est la directrice du greffe du palais de justice de Lille qui doit gérer ces saisies de drogue mais "d'après ce qu'on sait, il y aurait des problèmes d'effectifs au tribunal", sous-entendu la responsable laisserait la situation en l'état, tel un moyen de pression pour mettre en exergue le manque de personnel au palais.
Droit de retrait ?
Les policiers roubaisiens, appuyés par leurs syndicats, ne comptent pas subir longtemps cette situation. Certains d'entre eux se sont dépistés avec des tests salivaires qui se sont révélés positifs au cannabis. "Ça met en jeu la sécurité de nos collègues, imaginez qu'un agent fasse un accident de la route... Il sera contrôlé positif, après c'est garde à vue et tout ce qui s'en suit ! Même si une prise de sang révèle ensuite qu'il n'y a pas de consommation", explique Fabrice Danel."Si il faut invoquer le droit de retrait, on le fera !", menace le syndicaliste. Les policiers de Roubaix seraient donc prêts à fuir leur commissariat si les kilos de cannabis ne sont pas vite détruits ou transférés au palais de justice de Lille.
Voyez ci-dessous notre reportage tourné au commissariat de Roubaix :
F. Mabille / M. Quinart