L'exceptionnel épisode printanier qui a marqué le week-end se prolongeait lundi dans l'Hexagone, où plusieurs records de températures ont été battus dimanche pour un début mars, dont celui de 1880 à Paris avec 21,6°. Il faisait 19,5° à Lille.
Cette vague de douceur inhabituelle pour la saison a fait tomber plusieurs records dans la moitié nord de la France, toujours pour la première décade de mars: il a fait dimanche 19,5° à Lille (17° en 1997), 22,2° à Orléans (20,3° en 1948), 21,4° à Tours (21,4° en 1981) et 19,8° à Cherbourg (16,4° en 1997).
Le record à Paris pour un 9 mars était de 20,7° et de 21,2 degrés au cours des dix premiers jours de mars, a indiqué Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France, en précisant qu'un record portant sur une décade était plus significatif que celui portant sur un seul jour.
Dans la moitié sud, les relevés se sont approchés des températures maximales historiques sans les atteindre: il a fait 21° degrés à La Rochelle, 22,2° à Limoges, 21,5° à Montauban. A Biarritz, le thermomètre a grimpé jusqu'à 24°, mais le record pour la première décade de mars est de 26,7°.
"Ce sont des températures clairement printanières, du mois de mai, et cela vient prolonger l'hiver remarquable que l'on a eu", a expliqué Jérôme Lecou.
De manière générale, "on était facilement entre 7 et 10° au-dessus des moyennes saisonnières", a indiqué le prévisionniste.
Et poursuit-il, on parle d'épisode "remarquable" ou exceptionnel "dès que l'on est 9 ou 10 degrés au dessus des normales saisonnières".
De la neige et du froid en 2013
Cette météo ensoleillée et très douce contraste avec celle de l'année dernière à la même époque: la France sortait alors d'un violent épisode de neige et de verglas qui avait très fortement perturbé un quart nord-ouest du pays pendant plusieurs jours.Jusqu'à 25 départements avaient alors été placés en vigilance orange. La Basse-Normandie avait par exemple été recouverte d'un manteau blanc de dizaines de centimètres, transformé à certains endroits sous l'action du vent en énormes congères.
Variabilité naturelle
La comparaison avec l'année dernière est une réponse à ceux qui seraient tentés de relier la douceur exceptionnelle actuelle et le réchauffement climatique."Il faut bien de se garder d'oublier la variabilité naturelle du climat, d'une année sur l'autre, cela peut être radicalement différent", relève Jérôme Lecou
de Météo-France. Pour les climatologues, ce sont les tendances sur plusieurs dizaines d'années qui permettent d'évaluer le changement climatique.
"Une amplitude forte sur la journée" caractérise aussi l'épisode actuel car selon Météo-France "les températures minimales ne sont pas si chaudes". "On a encore eu des gelées à Charleville-Mézières, dans la Creuse, l'Aveyron, la Nièvre et à Vichy ce matin", souligne Jérôme Lecou.
En région parisienne, il a été relevé moins 1,7° lundi matin à Fontainebleau et 8,8 degrés à Paris.
Cette météo clémente s'explique par un anticyclone installé sur tout l'ouest de l'Europe: "il y a de l'air chaud qui remonte des Açores et qui créé un axe de douceur de la péninsule ibérique jusqu'en Allemagne", explique-t-on à Météo-France.
Vers un déclin des températures
Toutefois, dimanche a été "la pointe de cet épisode de douceur" et, si les températures restent douces lundi et mardi, "elles vont ensuite baisser et retrouver des normales saisonnières en fin de semaine", a affirmé Jérôme Lecou."En début de semaine prochaine, on sera plutôt vers des maxi de 12 à 13° dans le nord et 14 à 15° dans le sud: ce n'est pas froid, mais on va vers une baisse progressive et régulière des températures", résume le prévisionniste.