Un homme de 59 ans, résidant à Saméon (près de Douai dans le Nord) a déposé plainte vendredi pour agression antisémite, affirmant avoir été insulté et frappé la veille à Paris par trois hommes qui lui ont dessiné une croix gammée sur la poitrine.
La victime, un enseignant résidant à Saméon (Nord) qui porte la kippa, a raconté qu'à sa sortie vers 22H00 d'un restaurant du XIXe arrondissement de Paris, trois hommes d'une vingtaine d'années lui avaient crié: "Mort aux juifs, sale juif, sale fils de pute".
Selon ses déclarations, les trois agresseurs lui ont asséné de nombreux coups au visage avant d'ouvrir sa chemise pour dessiner sur sa poitrine avec un marqueur un semblant de croix gammée, a expliqué une source proche de l'enquête. Les trois agresseurs ont ensuite pris la fuite.
L'enseignant a été transporté à l'hôpital, où ont été constatées de nombreuses lésions au visage.
Recrudescence des violences anti-juives ?
Une enquête est en cours pour retrouver les trois agresseurs. "L'affaire est prise très au sérieux", a expliqué une source proche de l'enquête. Plusieurs élus parisiens ont condamné cette agression, David Alphand (dissident UMP, XIVe) dans un tweet et le maire PS Bertrand Delanoë dans un communiqué. "Cetacte d'une lâcheté inqualifiable constitue une trahison des fondements de la République et des valeurs de Paris", a écrit M. Delanoë.
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), de son côté, "constate une recrudescence des violences anti-juives depuis que les affaires dieudonnistes ont été révélées et notamment depuis la grande manifestation antisémite Jour de colère du 26 janvier 2014".
Le nombre d'actes antisémites recensés en 2013 a diminué de 31% par rapport à 2012, année "hors norme en matière d'antisémitisme", mais il est supérieur de 9 points à celui de 2011 pourtant "déjà très préoccupant", note dans son rapport annuel le Service de protection de la communauté juive (SPCJ)