Communauté urbaine de Lille : vers un retour à la gouvernance Mauroy ?

Damien Castelain, président du groupe Métropole Passion Communes (MPC) à Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), dont la position devrait décider de la majorité à venir, a estimé lundi que "l'heure du consensus (était) de retour", appelant implicitement à un partage des responsabilités.

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"Je pense sincèrement que l'heure du consensus est de retour", a déclaré Damien Castelain à l'AFP, maire de Péronne-en-Mélentois, au lendemain du basculement à droite de plusieurs grandes villes de la métropole lilloise.

Le "consensus" tel que l'entend M. Castelain a eu cours entre 2001 et 2008 sous la présidence du socialiste ancien premier ministre et ancien maire de Lille Pierre Mauroy, qui avait eu comme premier adjoint l'UMP Marc-Philippe Daubresse, s'étant réparti des compétences. La présidence de Martine Aubry à la tête de la LMCU est fortement remise en cause après le deuxième tour des élections municipales. Plusieurs villes socialistes ont basculé à droite à l'issue du scrutin, dont Roubaix et Tourcoing, les deux plus grandes villes de l'agglomération après Lille.

Selon les calculs présentés par Martine Aubry dimanche soir après l'annonce de sa réélection, sur les 179 élus à Lille Métropole Communauté Urbaine, 64 postes reviendraient à la gauche, 65 à la droite (groupe MCU), 6 au FN. Du côté des maires indépendants, 31 sièges reviendraient au groupe Métropole Passions Communes (MPC) et 13 au groupe Gidec (Groupe indépendant des élus communautaires). "Il est très clair qu'entre les trois blocs, UMP, bloc de gauche et MPC, aucun groupe n'avait la majorité hier soir", ne peut que constater Damien Castelain.

"Un conclave" 

"On est en situation de prendre mais on ne peut pas prendre sans un accord avec le groupe MPC", a déclaré de son côté M. Daubresse, interrogé par l'AFP. Réélu maire de Lambersart dimanche, président du comité départemental de l'UMP-Nord, il préconise un "conclave" entre "ceux qui veulent un changement de gouvernance à la communauté urbaine". "Il ne faut pas faire d'erreur et choisir le candidat le plus consensuel. On ne peut pas dire aujourd'hui qui ce sera. Est-ce que c'est Bernard Gérard (député-maire de Marcq-en-Baroeul et secrétaire départemental de l'UMP-Nord, ndlr), est-ce que c'est Damien Castelain, est-ce que c'est moi ?", a énuméré Marc-Philippe Daubresse.

D'après ses calculs, en comptant les sièges du groupe MCU et du Gidec et en excluant le Front national "avec qui on ne va évidemment pas s'allier", il manque moins de dix voix pour que la droite obtienne la majorité. "On est dans la pleine arithmétique", a remarqué Damien Castelain, soulignant que de nombreuses villes n'avaient pas encore le nom des conseillers communautaires.

"Il faut stabiliser les groupes, voir les rapports de force, et voir comment on peut construire le consensus", a-t-il ajouté. Le Gidec, MCU et MCP, entre autres, ont déjà présenté leurs projets pour la communauté urbaine. Martine Aubry a annoncé le sien pour le 7 avril. L'élection pour la présidence de la LMCU se tiendra le 18 avril.
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