Suivez en direct le vote à LMCU. Qui sera le nouveau président de cette communauté urbaine ? Damien Castelain ? Bernard Gérard ?
Hier jeudi à la veille de l'élection vendredi du nouveau président du Grand Lille, la bataille à droite pour savoir qui s'assiérait dans le fauteuil occupé depuis 2008 par Martine Aubry a tourné à la comedia dell'arte avec pantomimes, acrobaties, quiproquos et rebondissements burlesques.Premier acte: l'annonce jeudi après-midi d'un accord faisant du député-maire UMP de Marcq-en-Baroeul, Bernard Gérard, 60 ans, le seul candidat de la droite, du centre et des sans-étiquettes.
Le communiqué de presse signé de trois présidents de groupe représentant environ 110 des 179 sièges du conseil communautaire semblait clair.
"Dans un esprit de responsabilité et afin de construire ensemble une alternance apaisée (...), une réunion des présidents de groupe a abouti à la constitution d'un ticket gagnant", déclaraient les signataires.
Les jeux étaient faits, à la faveur du fort recul du PS aux municipales, M. Gérard, candidat de Métropole Communes Unies (MCU, 49 sièges) allait s'emparer de la présidence de Lille Métropole Communauté urbaine, depuis toujours à gauche.
Il bénéficiait pour cela du retrait de Damien Castelain, président d'un groupe de conseillers communautaires sans-étiquettes (48 sièges), et de l'appui d'un groupe centriste, le Gidec, dirigé par Francis Delrue.
Deuxième acte: coup de théâtre, M. Castelain, quelques heures plus tard, déclarait qu'il maintenait sa candidature au premier tour.
Les trois hommes s'étaient bien retrouvés jeudi matin pour élaborer le fameux communiqué de presse qui se concluait sur ces mots : "Un accord sur la candidature de Bernard Gérard à la présidence de LMCU a été décidé". Avec en dessous leurs signatures.
M. Castelain ne niait d'ailleurs ni l'authenticité du communiqué ni celle des signatures. Il a cependant assuré qu'il ne devait être publié que si son désistement, après consultation de ses mandants, était confirmé. Or, a-t-il expliqué, "la pression a été forte pour que je maintienne ma candidature".
"C'est faux", a rétorqué M. Gérard à l'AFP,
M. Castelain lui avait bel et bien "donné son feu vert à midi", et même qu'un protocole d'accord sur le partage des vingt vice-présidences était prêt.
En dindons de la farce, MM. Gérard et Delrue en veulent particulièrement à M. Castelain de n'être pas venu, sans explication, à la conférence de presse censément organisée pour annoncer l'accord.
Le suspense continue
Le troisième et dernier acte aura lieu vendredi. Le groupe Métropole Passions Communes (MPC) a confirmé dans un autre communiqué de presse jeudi en fin de journée que M. Castelain, son président, allait effectivement "solliciter le vote et la confiance" des conseillers communautaires du Grand Lille.La candidature de la maire de Lille Martine Aubry, la présidente sortante de la LMCU, ou d'un autre des 63 conseillers issus de la gauche, n'était pas encore certaine jeudi. Ce qui ne fait qu'ajouter au suspense, bien des combinaisons étant désormais imaginables, pour barrer la route à l'UMP...
comme au PS. D'autant que M. Castelain qui avait travaillé en bonne intelligence avec Mme Aubry durant sa mandature compte, n'a-t-il pas caché jeudi, sur les défections possibles à son profit de centristes de l'UDI appartenant aux groupes de MM. Gérard et Delrue.
La communauté urbaine de Lille, quatrième agglomération de France, avec 1.150.000 habitants, regroupe 85 communes, de la grande capitale
des Flandres, aux denses périphéries urbaines de Roubaix, Wattrelos, Tourcoing, jusqu'aux plus petites communes rurales.
Mme Aubry en avait pris la présidence en 2008, mais, bien qu'elle ait conservé pour un troisième mandat la mairie de Lille, la chute notamment des deux bastions PS de Tourcoing et Roubaix aux mains de l'UMP a compromis ses chances de réélection.