La journaliste sportive flamande Hilde van Malderen dénonce dans un livre le harcèlement sexuel qu'elle subit au bord des terrains de foot. Elle cite notamment de nombreux SMS envoyés par des joueurs, des entraîneurs et même... des arbitres.
"Tu sais ce qu'on dit souvent ici? Que tu sens le sexe". Ce texto a été envoyé par un joueur du Lierse à Hilde van Malderen, jolie journaliste blonde qui officie au bord des terrains les soirs de match, en Belgique, sur la chaîne flamande Sporting Telenet. Et ce type de message tendancieux, la jeune femme les collectionne par dizaines, comme elle le révèle dans Speelgoed ("Jouet" en néerlandais), le livre qu'elle vient de publier. "J'espère qu'on pourra se revoir en dehors du football. N'as-tu pas envie d'apprendre à connaître l'homme derrière le joueur ?", lui a aussi adressé un défenseur d'Anderlecht. "Sais-tu que j'aime boire du champagne? J'aimerais en verser sur ton corps et le lécher partout", lui a proposé un ancien du FC Bruges. "Es-tu une chaude ?", lui a également demandé un entraîneur. "Je ne peux pas m'empêcher de rêver de toi", lui a même envoyé un arbitre. Mais la palme du raffinement revient à l'un de ses confrères journalistes qui lui a transmis une photo de son sexe en érection accompagné d’un petit "Voilà à quel point je suis fou de toi".
"Je peux vous assurer que le taux de testostérone d'un joueur moyen est très élevé", raconte dans son livre Hilde van Malderen, qui a aussi été la compagne d'Aristide Bancé, un ancien joueur de Lokeren. "Les footballeurs sont riches, connus et ont beaucoup, beaucoup de temps libre. Leurs partenaires ne savent de rien. Ou bien elles ne veulent pas savoir".
L'expérience de la journaliste flamande n'est pas un cas isolé. "J’ai suivi beaucoup de joueurs du PSG depuis que je suis journaliste, et c’est vrai que j’ai reçu quelques propositions par textos", raconte sa consoeur française Marion Aydalot (Europe 1, Canal Supporters) à L'Equipe. "L’un d’eux voulait que je vienne faire un jacuzzi chez lui. J’avais trouvé ça très marrant… Surtout que je l’avais juste interviewé deux fois dans ma vie. Mais il y a un autre joueur pour qui c’était obsessionnel. C’était tout simplement devenu impossible de travailler avec lui. Le fait qu’ils tentent, à la limite ça peut se comprendre, mais c’est souvent très brut de décoffrage !".