Les Belges se montrent plus enclins à visiter leurs sites de mémoire nationaux liés à la Première Guerre mondiale que les Français, et les Britanniques sont de loin les visiteurs étrangers les plus nombreux, montre une étude présentée vendredi à Fromelles (Nord).
Réalisée par l'observatoire de tourisme belge Westtoer, l'étude porte sur le territoire du Westhoek en Belgique (ouest de la Flandre occidentale) et sur les trois départements français du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. Elle couvre ainsi 10 sites belges et 17 sites français, musées, cimetières ou sites de mémoire. L'un des enseignements est que la petite région du Westhoek a reçu en un an, de juillet 2012 à juillet 2013, plus de visiteurs de mémoire (551.000) que le nord de la France (351.000), même si le décompte a pu être faussé par des problèmes de comptage sur des sites français et l'absence de certains sites, comme la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais).
Cela est dû en grande partie aux nombreux Belges visitant les lieux de mémoire situés sur leur territoire: ainsi 44,1% des visiteurs dans le Westhoek sont Belges, contre 21,9% de Français en visite dans le nord de la France. En volume, le nombre de visiteurs étrangers est sensiblement le même (280.460 dans le nord de la France contre 307.450) avec une très grande proportion de Britanniques, qui représentent presque un visiteur sur deux côté français. Les site français répertoriés accueillent en revanche plus d'Australiens et de Canadiens, avec la présence en Artois et en Picardie de grands monuments dédiés à ces nationalités.
"Le tourisme de mémoire engendre des revenus considérables"
Si Français et Belges n'ont que très peu tendance à traverser la frontière, "les Britannique et habitants des pays du Commonwealth perçoivent la région transfrontalière plus comme un tout, une zone géographique unique à visiter et se déplacent généralement sur plusieurs sites des deux côtés de la frontière", précise l'étude. Le front tenu par les troupes de l'Empire britannique était à cheval sur les deux pays. En termes qualitatifs, la très grande majorité des visiteurs interrogés se disent "extrêmement satisfaits", notamment pour le "respect porté envers le patrimoine de mémoire". En revanche, ils regrettent le manque d'intégration des sites individuels dans un réseau plus vaste de lieux de mémoire. D'un point de vue économique, l'étude conclut que "le tourisme de mémoire engendre des revenus considérables pour les deux territoires concernés", soit 53 millions d'euros pour le Westhoek et 57 millions d'euros dans le nord de la France.L'étude est basée sur 4.900 questionnaires recueillis en Belgique et 1.900 recueillis en France, ainsi que sur des bornes de comptage placées dans certains lieux. Elle fait partie notamment du projet européen "Great War : Between the Lines" (la Grande Guerre : entre les lignes NDR), qui vise à valoriser le patrimoine mémorial dans la zone des Deux Mers (Manche et mer du Nord), concernée par un programme interrégional de coopération.