Les Verreries de Masnières, près de Cambrai (Nord), ont déposé le bilan mardi, selon une source syndicale. Aujourd'hui, à Douai, le tribunal de commerce a prononcé le redressement judiciaire.
Cette entreprise spécialisée dans la production de flacons pour la parfumerie de luxe, emploie quelque 380 CDI, 35 CDD et 65 intérimaires, soit 480 personnes au total, selon Frédéric Valez, délégué syndical CGT et élu au CE. Sa filiale STD (Stölzle décors), également concernée par la procédure, emploie 55 personnes en CDI et une quinzaine d'intérimaires.
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Convoqués lundi en CE extraordinaire, les membres du CE ont fait l'objet d'une information-consultation "avant un dépôt de bilan au tribunal de commerce de Douai", a indiqué M. Valez, confirmant des informations de La Voix du Nord. "Je pense que la volonté de la direction est d'aller au redressement judiciaire, ça leur permettra de faire prendre en charge une partie des salaires par les AGS et de geler les créances", a déclaré à l'AFP M. Valez, qui évalue celles-ci à 4,6 millions d'euros. "Nous avons été informés par le DRH qu'il y avait une audience mercredi à 9h00 au tribunal de commerce de Douai", a ajouté M. Valez. La direction du groupe autrichien Stölzle, propriétaire de l'usine depuis fin 2013, n'était pas joignable dans l'immédiat.
"Pour nous, c'est un moyen de pression pour forcer les organisations syndicales à renégocier un nouveau plan de compétitivité et ne pas respecter les engagements pris en décembre 2013", a estimé M. Valez. L'accord prévoyait notamment, selon lui, "la reconstruction du four numéro 3 dès 2014 avec des investissements de 16 millions d'euros dès 2014", avec en contrepartie, un gel des salaires en 2013 et 2014 et de la modération salariale en 2015 et 2016. Les Verreries de Masnières ont pour clients des entreprises comme LVMH, Yves Rocher ou L'Oréal. D'après la CGT, il n'y a eu "aucun investissement, rien eu de fait pour améliorer la rentabilité de l'entreprise, tout a été laissé un peu à l'abandon".