Eliminé en Europa League et à la peine en championnat, le LOSC, qui reçoit Toulouse dimanche pour la 18e journée de L1, mise toutefois sur la stabilité pour s'en sortir et ne remet pas en cause le travail de l'entraîneur René Girard.
Débarrassé de la Coupe d'Europe après la claque subie jeudi à domicile contre Wolfsburg (0-3), le LOSC peut désormais se concentrer sur le championnat et compte sur la venue du TFC pour briser sa série de 13 matches consécutifs sans victoire toutes compétitions confondues (6 nuls, 7 défaites). Malgré une nette amélioration dans le jeu depuis trois semaines, les Dogues, qui n'ont plus gagné depuis le 27 septembre et pointent à une inquiétante 15e place, n'ont pas réussi à retrouver le chemin du succès.
Pour autant, Girard dit ne pas se sentir menacé et travailler sereinement. "Je ne me pose pas de question, je ne me sens pas en danger. L'essentiel c'est que le groupe soit toujours là, il suit. Quand je regarde mon groupe en face, je sens encore de la lueur", a-t-il affirmé. En effet, du côté des joueurs on vient aussi au soutien du Gardois. "On est tous derrière notre coach, a insisté le capitaine Rio Mavuba. On a besoin d'être uni dans cette situation-là." Le président lillois Michel Seydoux a également soutenu son entraîneur à plusieurs reprises ces dernières semaines. Avec un effectif limité et la répétition des matches, il fallait s'attendre à une année difficile pour le LOSC. Plus mauvaise attaque du championnat, Lille possède tout de même la troisième meilleure défense. En renforçant le secteur offensif au mercato, ce que souhaite Girard, la suite de la saison pourrait être bien meilleure.
Aucun limogeage depuis 1997
Depuis son retour en L1 en 2000, Lille se caractérise par la stabilité et n'a pas pour habitude de changer d'entraîneur facilement. Les prédécesseurs de Girard ont tous connu de longs séjours dans le Nord: cinq ans pour Rudi Garcia, six pour Claude Puel et quatre pour Vahid Halilhodzic, qui avait ramené les Dogues dans l'élite. Le dernier limogeage au LOSC remonte à mars 1997 quand Jean-Michel Cavalli avait été remplacé par un tandem composé de Charles Samoy et Hervé Gauthier, ce qui n'avait pourtant pas empêché la relégation du club( 19e). Début 2003, le LOSC avait enchaîné 7 défaites de suite en L1 mais malgré cette série catastrophique, Claude Puel n'avait pas été limogé. Quelques mois plus tard, les Dogues avaient connu une nouvelle série de mauvais résultats avec 12 rencontres consécutives sans succès en L1 (6 nuls et 6 défaites). Puel avait encore une fois conservé son poste et le club avait achevé le championnat à la 10e place. La saison suivante, il avait mené le LOSC à la deuxième place à la surprise générale. En juin 2009, Rudi Garcia avait été brièvement limogé avant d'être réintégré par Michel Seydoux. Mais cela n'avait aucun lien avec les résultats sportifs. Il s'agissait surtout d'une mésentente entre Garcia et Xavier Thuilot, l'un des dirigeants lillois qui fut, lui, licencié (il est aujourd'hui au RC Lens).Il paraît donc improbable que Girard soit limogé dans les semaines qui viennent car la situation actuelle est compliquée mais pas dramatique, d'autant que le LOSC compte un match en moins, programmé le mercredi 7 janvier contre Evian au Stade Pierre-Mauroy. Toutefois, si Lille ne bat pas Toulouse dimanche, une rencontre qualifiée de "finale" par Mavuba, le technicien nordiste sera fragilisé et sous pression avant un ultime déplacement chez le leader marseillais pour conclure la phase aller du championnat.