On appelle ça l'habitat groupé. Un mode de vie participatif encore confidentiel mais qui tend à se développer : des familles qui achètent un ensemble de logements avec des espaces communs. Exemples à Villeneuve-d'Ascq.
Vu de l'extérieur, rien ne semble distinguer ce lotissement des autres, dans ce quartier de Villeneuve-d'Ascq. Côté jardin pourtant, aucune clôture ne sépare les 7 foyers de cette copropriété : des retraités seuls, ou en couple, et des familles. Les Couloume sont les petits derniers, ils ont acheté il y a 2 ans leur maison de 170 m2. "On se sent chez soi à partir du moment où tout le monde respecte bien les règles", explique Magali, la mère de famille. "C'est parfois un peu plus difficile dans le jardin. C'est la partie commune et nous, on a une maison avec beaucoup de baies vitrées, donc on est plus exposés que les autres. Mais sinon on se sent chez soi, oui." Au delà du jardin, les 7 foyers partagent aussi une maison commune. Un lieu de vie entretenu à tour de rôle par chaque famille.
Ce projet d'habitat groupé remonte à 1982 : un groupe d'amis y avait vu un moyen de construire moins cher, avec des techniques d'isolation innovantes pour l'époque, et d'élever ensemble une vingtaine d'enfants. 32 ans ont passé depuis, mais Pascale, l'une des "pionnières", n'est jamais partie. "Nos enfants sont comme des cousins", se réjouit-elle. "On a partagé des mariages, des baptêmes, des deuils". "Ça ne veut pas dire qu'il n'y a jamais eu de friction", signale toutefois Bernard, un autre copropriétaire. "C'est pas les Bisounours ici".
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Une dizaine de logement du même type sont en cours de réalisation dans le Nord Pas-de-Calais. On en compte moins d'une centaine en France, ce qui est très peu par rapport à nos voisins européens comme la Belgique ou l'Allemagne. Chez nous, trouver un terrain et un bailleur social reste un parcours du combattant. L'habitat groupé exige en moyenne 3 à 5 ans de patience, même si l'idée de départ reste simple : préférer le chacun pour tous au chacun chez soi.
A Villeneuve-d'Ascq, un nouveau projet doit bientôt voir le jour avec 21 logements, où se mêleront retraités et familles, propriétaires et locataires, petits et revenus moyens, avec en commun un atelier et une buanderie.