Pour la première fois cet hiver, les associations organisatrices des bals de carnaval au Kursaal de Dunkerque vont devoir régler une facture à l'Etat, qui fait désormais payer les renforts policiers spécifiques.
3000 à 3500 euros en moyenne par bal, pour financer le maintien de l'ordre sur le parvis du Kursaal.C'est tout simplement l'application de la loi, qui aurait dû être effective depuis une circulaire ministérielle de 2010 qui décrète que l'Etat peut facturer l'organisation de toute manifestation privée sportive ou culturelle à but lucratif, qui nécessite la mise en place d'un service d'ordre.
Les bals ont-ils bon dos?
Pourquoi cette circulaire n'a-t-elle jamais été appliquée jusqu'à présent? "La tradition" répond-on au commissariat de police de Dunkerque. Mais dès la fin de la dernière saison carnavalesque, le commissaire divisionnaire de la cité de Jean Bart avait bien prévenu qu'à partir de 2015, il faudrait payer la facture.3500 euros de frais de police, pour environ 100 000 euros de bénéfices pour certains des 9 grands bals du samedi soir au Kursaal. Pas vraiment de quoi menacer leur existence... Mais les présidents organisateurs sont vent debout contre l'application de cette circulaire! Surtout pour le principe...
"C'est un peu trop facile, on a de l'argent donc on vient vers nous! On fait tourner les commerces locaux, les bénéfices de presque tous les bals sont entièrement reversés à des oeuvres caritatives... On est presque d'utilité publique! Certains présidents ne sont vraiment pas contents", raconte Patrick Crockey, président du Sporting et de l'ABCD, association regroupant tous les organisateurs de bals.
A noter que dans la région, les organisateurs d'événements comme les 4 jours de Dunkerque ou l'Enduropale du Touquet ont toujours payé les forces de l'ordre spécifiquement mobilisées pour l'occasion.