Une association humanitaire du Nord distribue des kits de survie améliorés d'une valeur de 180 euros aux SDF qui ne veulent ou ne peuvent être pris en charge par les structures d'hébergement d'urgence.
Une équipe du Groupe de secours catastrophe français (GSCF) a encore sillonné mercredi, comme elle le fait depuis octobre jusqu'à avril, les rues de Lille pour livrer des sacs bourrés d'objets de première nécessité: couvertures, chaufferettes et autres accessoires d'hygiène, mais aussi des radios-lampes à dynamo, des stylos et agendas ou encore des kits pour chiens.
"C'est un kit unique car conçu avec les SDF, on leur demande ce dont ils ont vraiment besoin, par exemple la radio qui a été réclamée", a expliqué à l'AFP le président et fondateur du GSCF, Thierry Velu. L'association, composée de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, distribue chaque année depuis quatre ans de 250 à 300 de ces sacs d'une valeur unitaire de 180 euros.
Ils n'appellent pas le 115
Elle vise tout spécialement les SDF qui ne sont pas ou peu pris en charge par le Samu social, que ce soit par choix, parce qu'ils sont en couple ou accompagnés d'animaux ou parce qu'ils se sont battus. Thierry Velu a vu en quatre ans le profil des laissés pour compte évoluer: "Ça s'est rajeuni et féminisé, et on en rencontre de plus en plus qui travaillent et qui dorment dans leur voiture, n'appelant pas le 115 car trop honteux", a-t-ilrelaté.
Une petite dizaine de SDF lillois ont reçu ces kits de survie améliorés mercredi. Au cours de la maraude du jour, beaucoup étaient enthousiastes, comme Rachid, 48 ans, au vu du thermos à café ou du coupe-ongles, se permettant même un trait d'humour: "Ça, c'est utile pour forcer les voitures."
D'autres ne pouvaient cacher leur amertume, malgré la reconnaissance éprouvée: "Je suis en train de couler", a lâché Maxime, roux de 22 ans à la figure rougie par cinq années de vie dans la rue, et qui s'est plaint de téléphoner "tous les jours" au 115 sans rien obtenir.
"L'année prochaine, si on fait un déficit, on arrête", a alerté Thierry Velu à l'issue du parcours, soulignant que la première année de distribution de ces kits
améliorés avait occasionné 21.000 euros de déficit pour son association. Une délégation du GSCF sera reçue à l'Assemblée nationale en février, à l'initiative
du député Noël Mamère (ex-EELV), qui va demander que chaque député reverse 1.000 euros de sa réserve parlementaire à l'association.