Les syndicats d'Arc International ont voté majoritairement mardi en faveur du projet de plan de reprise du groupe par le fonds américain Peaked Hill Partners LLC (PHP), a-t-on appris de sources syndicales.
"Sur l'accord majoritaire global, l'accord de reprise, pour ce qui est de la CGT, on va le signer, FO va le signer et la CFDT va le signer, ce qui fait une majorité", a déclaré à l'AFP Frédéric Specque, secrétaire (CGT) du CE. L'Unsa, premier syndicat (non-majoritaire) a voté contre. M. Specque s'est réjoui que l'adoption de ce plan "assure un avenir" aux 5.200 salariés restants dans le groupe.En revanche, les organisations syndicales ont voté à l'unanimité contre le plan social, qui prévoit 557 suppressions de postes, dont quelque 200 licenciements, mais 233 créations de postes, plus des mesures de départs volontaires Cependant, l'adoption du projet de reprise ouvre, de fait, la voie à l'application du plan social négocié entre syndicats et direction. "La direction va appliquer tout ce qui a été négocié", a ainsi expliqué M. Specque.
Guy Foube, élu Unsa n'imagine pas "que la Direccte aille contre le PSE", mais brandit toutefois une dernière clause susceptible de remettre en question l'accord majoritaire, à savoir la demande de classement amiante de l'entreprise à laquelle est opposé le repreneur. Le syndicat se dit toutefois prêt à suspendre provisoirement sa demande.
Faute d'accord, l'entreprise serait placée en redressement judiciaire. Le dossier doit encore être adressé à la Direccte (Direction régionale des entreprises,
de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, ndlr), laquelle aura jusqu'au 9 février pour se prononcer. Un millier de salariés d'Arc International ont manifesté samedi à Arques (Pas-de-Calais) pour la défense de l'emploi.
Le 17 janvier, près de 250 salariés d'Arc International s'étaient rassemblés à Paris pour exprimer leurs inquiétudes, le repreneur potentiel, PHP (Peaked Hill
Partners LLC), souhaitant l'abandon de la demande de classement sur la liste des sites amiantés, soutenue par des syndicats. Arc International, fondé en 1825, est très présent depuis longtemps à l'international, mais ses effectifs français ont fondu de moitié depuis 2004. Il emploie aujourd'hui
5.690 personnes en France et 10.520 au total dans le monde. Son chiffre d'affaires a reculé de 1,1 milliard d'euros en 2011 à 978 millions en 2012, puis 901 millions en 2013.