"Il n'y a que des gens abîmés dans cette salle", a déclaré, des sanglots dans la voix, l'avocat Emmanuel Riglaire au procès du Carlton. Après le cercle des hôteliers, le tribunal correctionnel de Lille s'intéressait vendredi à celui des notables, avec en ligne de mire Dominique Strauss-Kahn.
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Toujours en présence de l'ancien chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton René Kojfer, sollicité depuis son ouverture, ce procès de proxénétisme se concentrait, à son cinquième jour, sur les rôles joués par l'avocat Emmanuel Riglaire et l'entrepreneur David Roquet.
La journée de vendredi a démarré avec l'examen de la personnalité de Me Riglaire, accusé par une prostituée de l'avoir présentée à René Kojfer. "J'ai enterré mon premier enfant, j'ai connu des épreuves plus difficiles" (que de répondre à la barre à vos questions), déclare Me Riglaire, visiblement très
affecté, qui estime que "les parties civiles répandent leur venin".
"Je ne pardonnerai jamais à ceux qui nous ont entraînés devant ce tribunal"
"Je ne pardonnerai jamais à ceux qui nous ont entraînés devant ce tribunal et ont assuré la publicité du dossier", lance l'avocat, inscrit au barreau de Lilledepuis 20 ans, qui s'exprime sans difficulté devant le tribunal, mais a tout de même la voix brisée en évoquant les conséquences de l'affaire, sur sa famille notamment. "J'entends la peine des parties civiles mais elles doivent se rendre compte des dommages collatéraux qu'elles provoquent", ajoute Me Riglaire, soupçonné d'avoir profité des jeunes femmes mises à disposition par le chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton.
Lorsqu'il ne réprime pas un sanglot, l'avocat retrouve son éloquence, estime que "la justice de ce pays a été totalement instrumentalisée" et que "d'aucuns ont été manipulés".