Epilogue vendredi de l'affaire dite du Carlton : DSK sera-t-il relaxé ?

Dominique Strauss-Kahn, fort de la relaxe requise à son égard, pénétrera vendredi dans la salle du tribunal correctionnel pour entendre le jugement qui fixera son sort, épilogue de l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille qui a débuté en octobre 2011.

Treize autres prévenus se retrouvent sur la sellette en compagnie de l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI). De ses amis entrepreneurs du Nord accusés d'avoir monté un réseau de prostitution, aux hommes du Carlton par qui l'affaire a démarré et au propriétaire de maisons closes Dodo la Saumure.

Sous la loupe des médias, DSK a tenté de se faire discret depuis sa comparution et les trois semaines de procès qui se sont tenues en février. Si la relaxe requise par le parquet donne à ses avocats motif d'optimisme, ceux-ci ont choisi de ne pas s'exprimer avant l'échéance.


"Je n'ai rien à dire. La défense ne souhaite faire aucune déclaration", a répondu Me Henri Leclerc, chef de file du trio défendant celui qui était favori socialiste pour la présidentielle de 2012... avant que ses espoirs ne soient anéantis par une autre affaire à connotation sexuelle, au retentissement mondial, celle du Sofitel de New York, en mai 2011.

Sérénité et impatience des parties civiles 

Plus prolixes, les parties civiles de leur côté se sont d'ores et déjà félicitées de la parole donnée aux prostituées qui sont venues témoigner. "Les réquisitions demandent la relaxe pour la quasi totalité des prévenus. Le Mouvement du Nid reste partie civile. On attend avec sérénité et impatience la décision", a confié Me Emmanuel Daoud, conseil de cette association spécialisée dans la défense des prostituées.

"On peut au moins se féliciter de l'écho de ce procès dit du Carlton puisqu'en deuxième lecture, on a réintroduit la pénalisation des clients sur le projet de
loi"
destiné à renforcer la lutte contre la prostitution en France, ajoute l'avocat. 

Une courte victoire toutefois pour l'association, qui dénonce le choix du Sénat de maintenir le délit de racolage. Ironie de l'actualité, ce projet de loi sur la prostitution sera examiné le même jour à l'Assemblée nationale, vendredi.


Des comparses proxénètes ou libertins ?

Outre la relaxe "pure et simple" requise pour Dominique Strauss-Kahn par le procureur de la République, l'ancien chef de la sûreté départementale du Nord Jean-Claude Lagarde s'est vu requérir la relaxe quant à l'accusation de proxénétisme, au bénéfice du doute.

Sa défense, comme celle de Strauss-Kahn, avait pilonné l'instruction qui avait fait de son client "un marche-pied" pour étayer l'hypothèse d'un réseau proxénète organisé autour de DSK.

Ce dernier n'a jamais nié sa participation à des soirées libertines, mais a martelé qu'il ignorait la qualité de prostituées, embauchées et payées par des amis, de certaines femmes qu'il rencontrait.

Ces amis, deux entrepreneurs nordistes, Fabrice Paszkowski et David Roquet, ont vu requérir contre eux deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende. 

Ils se défendent en affirmant n'avoir été que de simples clients de la prostitution. Et puis il y a ceux par qui tout a commencé, les hommes du Carlton : parmi eux, René Kojfer, ancien chargé des relations extérieures de l'hôtel de luxe, ami d'enfance de Dominique Alderweireld, alias Dodo la Saumure.

"Il a été moralement et personnellement touché de cette incrimination quand même relativement infamante, de se voir poursuivre pour des faits de proxénétisme", relate son avocat, Hubert Delarue, à propos de son client âgé de 73 ans.

"Ce qui est aujourd'hui juridiquement concerné commence à dater (...) Aujourd'hui le fait de mettre en relation, sans contrainte et sans contrepartie financière,  des gens qui cherchent à se rencontrer, cela lui paraît décalé de considérer que ça pourrait être assimilé à du proxénétisme", souligne l'avocat. Quinze mois de prison avec sursis et 2.500 euros d'amende ont été requis contre René Kojfer.

Dominique Alderweireld, alias Dodo, est le seul prévenu contre qui de la prison ferme, un an, a été requis -outre une amende de 10.000 euros-, compte tenu de ses antécédents judiciaires.
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