L'opération de la gendarmerie qui a permis lundi de démanteler un gang de motards dans le Nord-Pas-de-Calais, a abouti à la mise en examen de 11 personnes.
Sur les 15 personnes placées en garde à vue lundi, 11 ont été mises en examen a annoncé le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre. Les membres du gang appelé "Chosen Few" ont été mis en examen pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, transport d'armes en bande organisée, recel et extorsion. Huit personnes autres ont été placées en détention provisoire, 3 sous contrôle judiciaire. Ils risquent 10 ans de prison et 7,5 millions d'euros d'amende.
Au cours des perquisitions, de nombreux objets, armes et autres ont été saisis : insignes néo-nazis, 27 armes en cours d'expertise, 22 motos, 6 véhicules qui servaient de moyen de transport, 600 g d'herbe de cannabis, 121 plants de cannabis, 48 000 euros en espèce, 800 g d'amphétamines. La péniche qui se trouve à Lille au bord fluvial près d'Euratechnologies et qui servait de repaire-local a également été saisie.
Longue enquête
L'opération, qui avait débuté dimanche matin avec l'appui de 230 militaires, était le fruit d'une longue enquête qui a démarré en novembre 2013 visant à démanteler ce gang. "Chosen Few Mc France", affilié aux Hells Angels, qui a procédé à "de nombreux actes délictueux, avec une idéologie néo-nazie"L'enquête avait débuté en novembre 2013, avec l'interpellation de trois membres des "Chosen Few" par les gendarmes d'Hazebrouck (Nord) pour
tentative de vol aggravé d'une moto.
La suite des recherches permettait de découvrir que ce "club" s'adonnait au vol, mais aussi au trafic de véhicules, surtout des motos, de produits stupéfiants et d'armes. En février 2014, une perquisition au domicile de l'un des suspects confirmait que ce gang importait des produits stupéfiants d'Espagne, de Belgique (essentiellement du "speed") et produisait du cannabis dans trois lieux différents. Début 2015, les faits d'association de malfaiteurs, d'acquisition, détention et transport illégal d'armes en bande organisée et recel de vol étaient venus s'ajouter et une cellule d'enquête nationale était spécialement créée, composée de militaires de la section de recherches du Nord-Pas-de-Calais et du groupement de gendarmerie
départementale du Nord.
Dans cette affaire, les enquêteurs ont agi dans le cadre d'une commission rogatoire du tribunal de grande instance de Lille.