Le Premier ministre belge Charles Michel a annoncé lundi l'abaissement d'un cran - de 3 à 2 - du niveau de la menace terroriste dans le pays, même si des lieux et événements ponctuels continueront de faire l'objet d'une surveillance étroite.
"L'Ocam (l'organisme chargé d'évaluer la menace, ndlr) a établi une nouvelle évaluation et considère globalement qu'on peut descendre du niveau trois au niveau deux", a précisé Frédéric Cauderlier, porte-parole de M. Michel. Il a toutefois souligné que des militaires resteraient positionnés dans ou devant des lieux jugés sensibles.
Les médias ont cité les centrales nucléaires ou des lieux de culte comme les synagogues. Ponctuellement, a ajouté M. Cauderlier, des grands rassemblements, liés par exemple à des événements sportifs, justifieront encore ces déploiements "kaki" qui font partie du quotidien des Belges depuis 2015.
Le niveau 2 de la menace, sur une échelle qui en comporte 4, signifie qu'elle est désormais jugée "peu vraisemblable". La Belgique, frappée le 22 mars 2016 par des attentats jihadistes revendiqués par le groupe Etat islamique (32 morts à Bruxelles), n'avait connu que les niveaux 3 et 4 depuis trois ans. La rétrogradation au niveau 2 a été décidée lundi lors d'un Conseil national de sécurité, réunissant les principaux ministres et services de l'Etat chargés du maintien de l'ordre.
Délitement de l'Etat Islamique
Le directeur de l'Ocam Paul Van Tigchelt l'a justifié notamment par le délitement de l'EI en zone irako-syrienne, et le fait qu'"il n'y a plus eu depuis trois mois, sur le sol européen, d'attentat revendiqué" par cette organisation. Le relèvement de 2 à 3 (menace "possible et vraisemblable") avait été décidé à la mi-janvier 2015 au lendemain du démantèlement de la cellule jihadiste de Verviers (est), une semaine après les attentats à Paris contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.
Le niveau 4 correspondant à une menace "sérieuse et imminente" a ensuite été en vigueur deux fois pour une durée limitée. Il avait été imposé une première fois pendant une semaine, en novembre 2015 dans la région de Bruxelles, une semaine après les attentats de Paris (130 morts le 13 novembre 2015). Dans un second temps, le relèvement de 3 à 4 avait été décrété au niveau national les 22, 23 et 24 mars 2016 dans la foulée des attentats de Bruxelles.