Adélaïde noyée à Berck : les avocats des proches de Fabienne Kabou plaident la folie

Les avocats des proches de Fabienne Kabou, qui a abandonné sa fillette sur une plage de Berck à marée montante en 2013, ont tenté de minimiser la responsabilité de l'accusée, quelqu'un de "malade", jeudi au quatrième jour du procès aux assises de Saint-Omer où la famille est partie civile.

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"Vous allez juger une femme malade, nous voulons que notre justice triomphe de ses délires. N'ayez pas peur de dire: +Je fais confiance aux médecins qui sont venus+", lance aux jurés Me Christian Saint-Palais, l'avocat du père de la fillette, Michel Lafon. L'accusée comparaît pour assassinat. "Vous avez trois des plus fameux experts psychiatres de France venus vous aider à rendre une décision", insiste-t-il.

Ils ont conclu que Fabienne Kabou présentait une "pathologie psychiatrique de type paranoïa délirante", mais d'autres ont contesté cette thèse, évoquant simplement "un trouble psychique".

Fabienne Kabou pleure

Cette gamine "elle ne fut pas malheureuse" et Michel Lafon veut "que nous retenions de ce procès, que pendant ces 15 mois, cette petite fille n’a pas été maltraitée, mais a été heureuse d'être aimée", affirme-t-il, sans soulever de murmures dans une salle d'audience. Dans son box, mouchoir en main, Fabienne Kabou pleure, essuie ses yeux, se mouche, se tient la tête de sa main gauche.

Bien que partie civile, la mère de Fabienne Kabou "ne veut pas accabler sa fille", rapporte son avocat, Me Raphaël Tachon. Avec les explications des psychiatres "pour la première fois le dossier de Fabienne Kabou a eu un sens: +psychose délirante chronique+", dit Me Tachon, estimant que "la seule solution logique pour expliquer ces troubles, c’est la maladie".

Fabienne Kabou reste "une énigme", pour l'avocate du père de Fabienne Kabou, Me Marie-Hélène Calonne, car il y a "un décalage entre cette espèce de grâce, d’élégance, dans le box et ce qu’elle va mettre en place". L'expert psychiatre Daniel Zagury avait estimé dans la matinée que Fabienne Kabou était "un cas historique". Mais, pour l'avocat de l'association l'Enfant Bleu, Me Jean-Christophe Boyer, l'assassinat d'Adélaïde est "un infanticide comme un autre" qui "n'a rien d'historique".

"Un crime parfait"-

"La petite Ada, il y en aura d'autres, ça arrange tout le monde que ce soient des malades qui font ça, mais dire que ce sont des monstres, c’est dire que ce n’est pas un problème de société", lance-t-il. "J'aurais voulu une unanimité des experts: on est dans la psychose ou on ne l'est pas?" s'emporte-t-il. Pour Me Boyer, l'essentiel, "c'est que notre société comprenne que les femmes qui tuent leur enfant sont des femmes comme les autres". "Si la marée avait emporté le corps, on ne l'aurait pas retrouvé. Pas de corps, pas de dossier", a-t-il encore dit, en haussant le ton.

"Soixante-quatorze centimètres, 10 kilos, un coeur de 45 grammes, ce petit bout de chou est découvert sur une plage à 6H30 par un pêcheur de crevettes (...) Cette enfant s'est ancrée sur l'une de nos magnifiques plages de Berck, merci Adélaïde, parce qu’à défaut le crime était parfait", a lâché de son côté, Me Jean-Philippe Broyart, avocat de l'association l'Enfance et partage. Refusant toute mansuétude, il a cette phrase: "dans l'infanticide s'exprime la haine maternelle".

"Adélaïde a été cachée depuis sa naissance pour mieux s'en débarrasser, on a déshumanisé cet enfant parce qu'il est plus facile de se débarrasser d'un objet que d'un être humain", a-t-il continué. Me Sylvie Fenart l'avocate de la troisième association, est la seule à pointer le rôle du père d'Adélaïde, Michel Lafon, qui ne "s'implique jamais dans la vie d'Ada de manière significative". "Il ne voit rien, il n'entend rien et il ne dit rien", dit-elle. Et, affirme Me Fenart, au quatrième jour du procès, "on ne sait toujours pas pourquoi Ada est morte".

Le procès reprend ce vendredi, avec le réquisitoire de l'avocat général puis la plaidoirie de la défense, avant le verdict dans la soirée.
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