Franck Dhersin, le maire de Téteghem, dans la banlieue de Dunkerque, a réclamé mardi à l'Etat des moyens financiers et humains pour gérer l'afflux
de migrants dans sa ville.
"Vendredi dernier on comptabilisait 88 migrants, hier 198 (...). On a plus que doublé en un seul week-end", a déclaré le maire de la ville (Les Républicains), estimant que "le +cadenassage+ de Calais", où les mesures de sécurité ont été renforcées pour dissuader les migrants de rejoindre l'Angleterre, entraînait un "report" dans sa ville, où "les passeurs transfèrent leur business".
Le maire, qui a rendu publique sa protestation dans La Voix du Nord mardi, réclame une rencontre avec le préfet ou un membre du cabinet du ministre de l'Intérieur: "j'ai tenté plusieurs fois de les alerter, mais je n'ai aucune nouvelle". Il menace de bloquer l'A16 s'il n'a pas de réponse d'ici une semaine. "Nous ne pouvons pas assister à l'arrivée de centaines de migrants les bras croisés", a-t-il affirmé.
La ville accueille un camp de migrants depuis sept ans, "et on arrive très bien à le gérer" assure-t-il. Mais "j'ai un deal avec ma population : 80 migrants, c'est gérable et acceptable, mais beaucoup d'habitants m'ont dit +au-delà, on n'est pas d'accord+". "Je ne demande pas le démantèlement du camp. Je demande des moyens humains et financiers pour contrôler le nombre de migrants, gérer le camp et chasser les passeurs", a-t-il poursuivi.
Manuel Valls a annoncé lundi à Calais la construction pour "début 2016", avec le soutien financier de l'Union européenne, d'un campement humanitaire
pour 1.500 personnes dans la "jungle" de Calais, où se massent environ 3.000 migrants dans des conditions misérables.