A Voulpaix, dans l’Aisne, 32 éleveurs de vaches laitières ont signé une pétition demandant la prise en compte des perturbations électromagnétiques. Ils s’inquiètent du projet d’installation de deux parcs éoliens et des possibles conséquences sur leurs troupeaux.
Après les pêcheurs et les riverains, c’est au tour des éleveurs de protester contre les parcs éoliens.
Sur son exploitation de Voulpaix, dans l’Aisne, Daniel Henrelle a encore un horizon bien dégagé sur les pâtures de Thiérache. Mais son domaine pourrait bientôt être entouré d’éoliennes. Un projet d’installation de deux parcs éoliens prévoit la mise en place de 13 mats.
Quelles conséquences sur les animaux ?
Pour Daniel Henrelle, la nouvelle n’est pas bonne : il craint de voir ses bêtes perturbées par les ondes électromagnétiques. "Une vache à lait qui est stressée a tendance à ne pas être bien dans sa peau et à créer des cellules mammites, explique l’éleveur. Donc le lait monte en cellules et au-dessus de 500 000 il n’est plus commercialisable".
Selon lui, les ondes électromagnétiques créées par les éoliennes se perdraient dans le sol. Les écoulements d’eau souterrains abondants de Voulpaix seraient susceptibles de communiquer ces ondes aux ruminants. L’éleveur y voit une menace potentielle pour son élevage : "ça amène des courants électriques et les vaches ne boivent plus alors qu’il leur faut 80 à 100 litres d’eau par jour".
En plus d’amoindrir la production laitière, certains agriculteurs accusent les éoliennes de provoquer une surmortalité des vaches. Depuis l’ouverture en 2012 d’un parc éolien à Nozay, en Loire-Atlantique, plus de 200 bovins sont morts "sans explications médicales ou sanitaires", comme le relatent nos confrères de France 3 Pays de la Loire.
Une pétition en cours
Pour éviter de connaître les mêmes difficultés, 32 éleveurs laitiers de Voulpaix ont signé une pétition pour demander la prise en compte des perturbations électromagnétiques.
Pour l’instant, aucune étude n'a pu établir de lien formel entre les éoliennes et les problèmes constatés chez certains éleveurs. Contacté par téléphone, un géobiologue nous a toutefois confirmé que ces phénomènes restaient méconnus.