Laon : la prison bloquée et un détenu condamné après l'agression d'une infirmière

Les surveillants de prison bloquent le centre pénitentiaire de Laon (Aisne) ces 17 et 18 juin, suite à l'agression d'une infirmière par un détenu deux jours auparavant. Il entendent protester contre la direction de la structure, coupable selon eux d'une mauvaise gestion de la structure.
 

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Les surveillants pénitentiaires de la prison de Laon se sont mobilisés, ce matin du 17 juin, deux jours après l'agression d'une de leurs collègues par un détenu. Dès 7 heures, ils ont engagé le blocage des entrées de la structure pour mettre la pression sur leur direction. Selon eux, cette attaque aurait pu être évitée avec davantage de moyens financiers et de personnel mis à disposition.

"On a eu deux transferts alors qu'on en demande une dizaine. On ne veut plus travailler avec le directeur, puisqu'il met le personnel en danger depuis qu'il est arrivé," assène Grégory Petit, secrétaire FO centre pénitentiaire de Laon. Une réunion avec la direction du centre s'est tenue dans la matinée, mais n'a pas satisfait les salariés. Le blocage a ainsi été reconduit mardi 18 juin, pour demander le départ du directeur et des aménagements dans l'organisation pour éviter de nouvelles agressions.

 


Une tentative de meurtre

Pour les surveillants, la volonté du détenu de tuer l'infirmière était claire. "C'est plus qu'une agression, corrige Grégory Petit. C'est une prise d'otage qui finit par une tentative de meurtre. Croyez-moi, lorsqu'on a un stylo à bille [cassé] pointé vers soi, on appelle ça une tentative de meurtre : ça blesse, ça troue. Si le collègue n'était pas intervenu, je ne sais pas si la collègue serait encore là (...) Psychologiquement, elle aura du mal à s'en remettre."

L'infirmière, attaquée vers 9 heures le 15 juin alors qu'elle prodiguait des soins au détenu, souffrirait d'hématomes au niveau du coup et du bras.



 


Condamné à trois ans de prison

L'individu a été placé en grade à vue à l'issue de la prise d'otage. "Il était en correctionnelle, libérable en 2020. Au départ, il était en proie à des tendances suicidaires, soutient Grégory Petit. Sauf qu'il ne s'est pas attaqué à lui-même mais à une autre personne, un femme en plusC'est un acte très lâche de sa part." Le forcéné, âgé de 48 ans, ne serait ni radicalisé, ni un détenu particulièrement suivi (DPS). Il était davatantage connu pour usage de psychotropes que pour des faits de violence.

Présenté en comparution immédiate pour "violences agravées" au palais de Justice de Laon dans l'après-midi du 17 juin, le détenu a été condamné à 3 ans de prison dont un avec sursis, avec obligation de soins et d'indemniser la victime.

 

Notre reportage à Laon (Aisne)

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