L'hôpital de Saint-Quentin est au coeur d'une polémique : début août, un patient de 70 ans a passé plus de six jours dans l'un des services des urgences. Cet épisode regrettable est dénoncé par le collectif Inter-urgences. La direction dément quant à elle tout dysfonctionnement.
C'est un séjour record : six jours et douze heures aux urgences, c'est le temps qu'a passé un homme de 70 ans au sein de l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) de l'hôpital de Saint-Quentin. Une durée en totale discordance avec le nom du service, censé accueillir des patients moins de 48 heures.
"Il a fait l'objet d'examens complémentaires d'un certain nombre de spécialités médicales, d'où le fait qu'il soit resté plus de 48 heures au sein de ce service, raconte Laurent Chabot, le directeur adjoint de l'établissement hospitalier. Il réfute tout dysfonctionnement. Bien évidemment, il ne s'agissait pas d'un problème de lits disponibles. Nous en avions au sein de notre établissement. C'était vraiment pour poser un diagnostic complet, précis et exact de son état de santé."
Une salariée témoigne anonymement
Cette hospitalisation est dénoncée par le collectif de soignants Inter-urgences. Dans un communiqué, ils déplorent les conditions de travail et la transformation des services. "Ce collectif a voulu profiter d'un mouvement national plus conséquent. L'acuité des problèmes des services d'accueil des urgences n'est pas la réalité de celui de Saint-Quentin," assure Laurent Chabot.Le cas de ce patient cristallise les tensions. "Le patient est resté six jours dans une chambre avec des moyens très pauvres, avec un lavabo, pas de miroir, une chaise. Il dormait dans un lit délabré. La fenêtre est une lucarne qui apporte très peu de luminosité. Ce ne sont pas de conditions optimales pour garder un patient six jours," témoigne Sophie*, membre de l'équipe soignante.
Ces moyens de prise en charge sont dénoncés par les urgences de Saint-Quentin, en grève comme 195 autres en France.
*le prénom a été modifié