Affaire Elisa Pilarski : les tests ADN identifient le chien Curtis comme seul auteur des morsures

Elisa Pilarski a été tuée par Curtis, le chien de son compagnon, selon les résultats des tests ADN. Un résultat qui confirme le rapport d'expertise publié le 1er novembre. 

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Les tests ADN confirment qu'Elisa Pilarski a bien été tuée par Curtis, le chien de son compagnon. Le 16 novembre 2019, elle promenait l'animal en forêt de Retz, dans l'Aisne, où une partie de chasse à courre se tenait également. Son corps avait été retrouvé un peu plus tard par son conjoint, l'autopsie concluant à un décès lié à une "hémorragie consécutive à plusieurs morsures". 

"Les résultats des tests ADN confirment définitivement l'innocence des chiens" de la chasse à courre, et incriminent le chien Curtis, nous a confirmé Guillaume Demarcq l'avocat de la société organisatrice "Rallye la Passion". "L'ADN des chiens de la chasse à courre ne figure nul part, celui de Curtis est présent sur les blessures et sous les ongles d'Elisa Pilarski". Une conclusion confirmée par une autre source proche du dossier, dans l'attente de la publication par le parquet des résultats des analyses.

Confirmation du rapport d'expert 

Dimanche 1er novembre, un rapport d'expert avait déjà mis hors de cause les chiens de la chasse à courre. Les résultats ADN confirment ce rapport. 

Pour la Société de Vènerie, le rapport était déjà un tournant dans l'affaire qui "met définitivement hors de cause la chasse à courre". Le rapport d'expertise de deux vétérinaires conclut que seul Curtis, le chien du compagnon d'Elisa Pilarski, peut être à l'origine des morsures qui ont entraîné la mort de la femme enceinte de 29 ans, a-t-on appris ce dimanche, confirmant une information du Courrier Picard.

"Pas de place au doute"

Selon la défense du Rallye La Passion - dont le maître d'équipage est placé sous un statut de témoin assisté -, il n'aurait donc qu'un auteur  : "C’est un rapport qui est accablant, assène Me Guillaume Demarcq, son avocat. Il n’y a pas de place au doute aujourd’hui : Elisa Pilarski a malheureusement été dévorée par Curtis, qui est le chien de son compagnon." A l'appui de la démonstration : la comparaison des blessures avec la taille de la mâchoire des chiens - Curtis et ceux de la meute -, mais aussi une analyse du comportement du canidé et de son dressage.

Les experts ont mesuré la taille des morsures qu’avait subies Elisa Pilarski. Ils ont mesuré la taille des mâchoires des chiens de la chasse à courre et ils ont constaté que ça n’était pas du tout compatible. Par contre ils ont mesuré la taille de la mâchoire de Curtis. Ils ont constaté que c’était compatible, mathématiquement.

Guillaume Demarcq, avocat de la société de vènerie


Me Alexandre Novion, avocat de Christophe Ellul, le compagnon de la victime, voit dans le document d'une cinquantaine de pages une "compilation de ce qui pouvait être à charge", voire "un véritable réquisitoire". "On est totalement ahuris de voir ces deux experts conclure, avec une telle radicalité, de façon aussi abrupte, que le seul coupable est Curtis, développe-t-il. C’est particulièrement étonnant dans la mesure où ça rentre en contradiction avec des éléments forts des conclusions de l’autopsie." Avant de détailler : "L’autopsie avait indiqué qu’Elisa était décédée d’un choc hémorragique causé par des morsures de chien, voire plus probablement de plusieurs chiens, en raison de la répartition des blessures sur le corps d’Elisa, des différences de morphologie entre les blessures."

Dans l'attente de l'ADN

Le conseil a déjà annoncé son intention de demander une contre-expertise. "On a pris deux experts qui viennent de cours d'appel différentes, a réagi l'avocate de la famille d'Elisa Pilarski, Me Caty Richard. Ils ont rendu un rapport très fouillé, sur 50 pages, sur plusieurs faits différents. S'il souhaite demander une contre-expertise, ça le regarde, ça regarde sa conscience. Maintenant, je pense que pour mes clients, ce serait une épreuve supplémentaire." Elle rappelle également que la victime n'était pas la propriétaire du chien et que ce pouvait être la première fois qu'elle le promenait seule.

Dans cette affaire, une information judiciaire contre X est ouverte pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence [...] résultant de l'agression commise par des chiens". Un autre rapport fait l'objet d'une forte attente : celui de prélèvements ADN effectués sur les 62 chiens de la société de vènerie et les cinq du couple. Des résultats dont la valeur accordée varie d'une partie à l'autre : devenus "complètement anecdotiques" pour Guillaume Demarcq, ils conservent leur "importance" selon Alexandre Novion. 

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