Appelés dans la nuit de dimanche à lundi, pour un feu sur la voie publique dans le quartier de Presles, les pompiers de Soissons ont été pris pour cible. À leur arrivée, alors qu'ils cherchaient l'incendie, ils ont été visés par des jets de pierre.
C'est une sortie qui malheureusement est de plus en plus courante chez les sapeurs-pompiers. Appelés pour un feu sur la voie publique dans la nuit de dimanche à lundi, les pompiers de Soissons sont en fait tombés dans un "guet-apens", selon les termes du capitaine Fortier, chef de centre de secours, rapportés par L'Union. Il y avait bien un feu de poubelle à l'origine, mais ils ont été la cible de jets de pierre brisant la vitre du camion.
En dix ans, le nombre d'actes violents à l'encontre des soldats du feu a presque triplé. Cette dégradation des conditions de travail est d'ailleurs l'une des revendications des sapeurs-pompiers professionnels. 7 syndicats (sur les 9 que compte la profession) ont appelé à la grève depuis le mercredi 26 juin et ce jusqu'au 31 août, afin de réclamer plus de moyens, notamment pour assurer la sécurité des pompiers en intervention."Les violences verbales et les menaces sont aujourd'hui monnaies courantes, déplore le capitaine Bertrand Dupuis du SDIS 80, elles sont en augmentation et ça devient même banal. Les violences ne viennent généralement pas des victimes mais de leur entourage. On nous reproche souvent de ne pas aller assez vite". Un paradoxe pour les sapeurs-pompiers de l'Aisne qui rappellent qu'en cas d'agressions, ils ont la consigne d'appeler la police ou la gendarmerie pour assurer leur sécurité avant d'agir, ce qui retarde l'intervention.
Autre fait marquant : "ce genre de chose était autrefois limité à certains quartiers sensibles dans les grosses agglomérations, souligne le capitaine Bertrand Dupuis, maintenant on le subit aussi en campagne. Je ne trouve aucune excuse à ça, ajoute-t-il, on vient pour faire notre métier, c'est à dire porter secours aux victimes". Ordre est donné aux pompiers de ne rien laisser passer et de porter plainte à chaque fois qu'ils subissent des agressions lors de leurs sorties.