À Soissons dans l’Aisne, les policiers ont proposé à plusieurs dizaines de femmes des ateliers d’auto-défense en ce mois de septembre. Ces initiatives pourraient être amenées à se répéter.
 

"L’initiative s’inscrit dans la politique nationale contre les violences conjugales portée par les services de l’État, même si ces ateliers peuvent également servir à des violences autres qu’intra familiale", expose le chef du commissariat de Soissons, Emmanuel Libeyre.

Ses équipes, en collaboration avec la mairie et une juriste associative, ont encadré différents ateliers au sein de plusieurs centres sociaux de Soissons. Ils ont un double objectif en tête : initier les femmes présentes à des techniques de protection simples, mais aussi leur fournir des informations pratiques.
 

On voulait mener une action innovante. L’objectif est à la fois une initiation aux gestes de défenses, aux attitudes et une information aux aspects juridiques. Ce sont des premiers tests. Selon les retours, on en fera d’autres. On réorganisera notre contenu pour coller au plus à leur besoin.

Emmanuel Libeyre, chef du commissariat de Soissons

 


"Il faut essayer d’écourter au plus l’affrontement"

Le premier atelier, encadré par le brigadier-chef Bruno Lamoureux, a révélé deux choses. D’une part, l’assistance est bien évidemment attentive mais, d'autre part, cette attention ne facilite pas le passage à la pratique et à l’utilisation de la violence pour se défendre.

"Elles sont un peu timorées, mais c’est tout à fait normal. Ce n’est pas facile et cela demande de travailler sur soi. Du fait du déficit physique qu’ont en général les femmes, c’est d’autant plus important d’essayer d’écourter le plus possible l’affrontement, expose le formateur. Penser à prendre telle posture, à utiliser un stylo, des clés pour frapper, ça n’a rien de naturel. Si on n’en prend pas conscience, que l’on n’appréhende pas la chose au calme, ce sera difficile d'utiliser ces mécanismes à l’instant T." 
 

J’ai montré les gestes élémentaires de défense sur une agression, ceux qui permettent de se dégager et de se réorganiser. Des gestes non issus des sports de combat hormis les uppercuts et les crochets et des formes de corps qui permettent d’éviter de prendre trop de coups et d’être gravement blessé. Ce sont des choses basiques, accessibles à toutes.

Bruno Lamoureux, brigadier-chef à Soissons et formateur

 

1 300 faits de violences conjugales dans l’Aisne l’an passée

Après la pratique, les discussions se sont concentrées sur les numéros d'urgence à appeler, les recours juridiques ou encore des conseils pour donner le signalement précis de son agresseur. "C’est une vraie priorité pour nos services. D’autant plus qu’on s’est rendu compte que les numéros d’urgence ou les procédures ne sont pas forcément connues," souligne Emmanule Libeyre.

"L’idée,
poursuit le chef du commissariat, c’est que tout ça leur serve personnellement et aussi à leur environnement ; qu’en tant que citoyenne, si elles sont amenées à être confrontées de manière directe ou indirecte à des violences conjugales ou à des agressions sur la voie publique, qu’elles puissent se défendre et intervenir avec les moyens d’alerte mis à disposition par les services de l’Etat ou des municipalités."

Dans l'Aisne, pour les seules violences conjugales, près de 1 300 faits ont été recensés l'an passé.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité