Si certains parents craignent un relâchement scolaire de leurs enfants pendant le confinement, qu'ils se rassurent. Vincent Guyot a trouvé la parade. L'agriculteur connecté axonais profite de ses semis pour donner des leçons de maths depuis son tracteur.
Même si les écoles risquent de rester fermées jusqu'au 4 mai, confinement oblige, les enfants pourraient bien augmenter leur moyenne en mathématiques et ce, grâce à Vincent Guyot.
Depuis une semaine, cet agriculteur axonais, bien connu dans notre région, vient en aide aux élèves confinés, en partageant son quotidien. Ainsi, la plantation de ses graines de betteraves devient l'occasion de calculer la superficie de son champ ou la distance parcourue sur son tracteur. Une question le matin, la réponse le soir.
#Tweetprobleme du jour ...
— GUYOT Vincent (@GuyotVincent02) March 27, 2020
Une longue journée pour moi ...
2 parcelles : 8,5 ha et 7,5 ha
2 ha/heure ... démarrage à 9 h
A quelle heure serais-je #Agripapa ???
Vivement ce soir ...#AgriculteurS @_missbetter @Cultures_sucre @LeHuffPost @OuestFrance pic.twitter.com/UEr8oIQLh6
Chaque jour, il essaie d'avoir une nouvelle notion mathématique. Hier, les surfaces, aujourd'hui, les heures.
"Je démarre les semis de 70 hectares de betteraves, explique-t-il face caméra aux internautes, 1 ha, c'est 10 000 m2. Sachant que mon semoir, qui est accroché derrière, mesure 5 m 40 de large, combien de kilomètres vais-je parcourir avec mon tracteur pour semer la totalité de mes 70 ha ?".
Avec ses "devoirs de confinement" comme il les appelle, Vincent Guyot saisit une nouvelle occasion de parler de son métier et d'en donner une image positive.Ce qu'on fait dans les champs, ce sont des supers supports pour avoir des éléments chiffrés et concrets, pour pouvoir matérialiser les mathématiques.
Je pose un problème aux enfants pour initier les adultes, pour expliquer ce qui se passe dans le champ. On a toujours besoin d'outils de communication qui soient suffisamment simples pour faire de la pédagogie, pour des gens qui ne connaissent pas notre métier.
Installé à Etaves-et-Bocquiaux, dans le Nord de l'Aisne, l'agriculteur cultive des betteraves et du colza. Cette semaine, il sème ses graines de betteraves. "Aujourd'hui, les gens qui ne savaient pas ce qu'est la betterave sucrière ont découvert cette culture et qu'elle se semait au printemps".
Loin de la ville, Vincent Guyot vit le confinement presque en observateur. "Moi, j'aurais fait ma semaine de boulot comme si de rien n'était, sauf que ce que je vois sur twitter est hallucinant".