Le 9 août, la ministre du travail Muriel Pénicaud avait justifié devant les députés la baisse du nombre de contrats aidés.
"Très grosse inquiétude" pour la maire de Lille Martine Aubry, la diminution des contrats aidés n'en finit par d'inquiéter les maires de France.Très grosse inquiètude pour la ville et les associations devant la confirmation de l'arrêt des emplois aidés.
— Martine Aubry (@MartineAubry) 17 août 2017
Habitués à recourir à ce type de contrats, les communes craignent une pénurie de personnel, notamment dans le secteur périscolaire : auxiliaires de vie, accompagnateurs, aide à la restauration...
"Je vais me retrouver au chômage"
A Aniche, petite commune du Nord, c’est le centre de loisirs qui est touché : 48 enfants seront accueillis au lieu de 68 les autres années.
©France 3 Hauts-de-France
Autour du centre, les parents échangent leurs inquiétudes. "Si mon gamin est pas pris je fais comment ? Je sais pas comment faire, j’ai pas de famille dans le coin", plaide une maman au guichet.
La décision est tombée il y a quelques jours à peine. L’association ALAPAGE, qui gère le centre, ne peut pas renouveler trois contrats aidés. C’est le cas pour celui de l'animatrice Lydie Goulois.
"Je vais me retrouver au chômage, témoigne la jeune femme. J’ai quand même trois enfants à nourrir…" souffle la jeune femme.
Une décision qui semble absurde, car l'association venait d’obtenir 200 000 euros de subventions publiques pour agrandir le bâtiment, et accueillir plus d’enfants.
L'efficacité du dispositif remise en cause
A l’origine de ce changement : l’avis du nouveau gouvernement sur un dispositif jugé "onéreux" et "peu efficace"
"Si les emplois aidés avaient été un instrument efficace de lutte durable contre le chômage, ça se serait vu", a estimé vendredi le Premier ministre Edouard Philippe.
Face à la polémique naissante, le ministre de l'Action et des comptes publics et ancien maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, a réagi dans un tweet :
Les contrats aidés ne sont pas stoppés mais diminués: cette courbe démontre qu'ils ont été trop utilisés ces derniers tps #contratsaidés 1/2 pic.twitter.com/wJBMh5cjq0
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 17 août 2017
Si nombre d'élus sont conscients que les contrats aidés ne peuvent régler les problèmes de fond et de la nécessité de réduire les dépenses publiques, ils déplorent le manque d'information et une décision "unilatérale" de l'Etat.