Assassinat à Solre-le-Château : le père du tueur présumé poursuivi pour complicité

Thomas Jouniaux et son père ont été déférés ce mardi devant un juge d'instruction pour l'assassinat et la complicité d'assassinat de Pascal Nawrocki, abattu par balle samedi soir, devant son domicile de Solre-le-Château (Nord).

François Pérain, le procureur de la République de Valenciennes a tenu une conférence de presse ce mardi pour faire le point sur l'enquête concernant la mort de Pascal Nawrocki, abattu par balle samedi soir, à l'extérieur de sa maison du hameau de l'Epine, à Solre-le-Château (Nord). 

Le jeune homme de 29 ans se trouve chez lui ce samedi soir, avec sa compagne Laura, quand il entend ses chiens aboyer vers 22h. Pascal Nawrocki sort et est abattu d'un coup de feu "unique, porté au niveau du thorax", selon le procureur. Sa compagne le retrouvera étendu au sol. Il succombe rapidement. Alerté, le frère de Laura se rend immédiatement sur place et croise en chemin un véhicule qui ressemble à celui de Thomas Jouniaux, l'ex-compagnon de sa soeur. "On savait que la relation nouvelle entre la victime et sa compagne, qui remontait à deux mois, avait été très mal vécue par cet ancien compagnon", explique François Pérain. "La séparation avait eu lieu en septembre 2016, il faut savoir également que les deux hommes, les deux rivaux, étaient des amis d’enfance, des gens qui se connaissaient depuis longtemps, d’où le ressentiment du rival éconduit".

François Pérain, procureur de la République de Valenciennes.

Thomas Jouniaux est interpellé "tranquillement" par les gendarmes dès le lendemain, vers 13h30, à la frontière franco-belge, alors qu'il "venait d’acheter du tabac". Mais il nie avoir tué Pascal Nawrocki. D'après le procureur, deux éléments vont mettre à mal sa défense. Tout d'abord, un chien pisteur de la gendarmerie va remonter ses traces sur les lieux du crime. L’animal conduit les enquêteurs vers une remise où sont retrouvées des traces de sang et de la boue. Son alibi ensuite va rapidement s'effriter. Thomas Jouniaux assure d'abord qu'il ne peut pas avoir tué Pascal Nawrocki car il se trouvait au même avec sa famille : il explique aux gendarmes qu'il regardait l'émission "Danse avec les Stars" sur TF1 en compagnie de son père, de sa mère, de sa soeur et de son beau-frère, ce que confirment d'abord ces quatre personnes.

Un alibi qui ne tient pas

"On va avoir une faille puisque le beau-frère et la sœur vont dire qu’ils ne sont pas restés pendant toute la soirée. Il y a donc une partie de l’alibi qui s’effondre", déclare François Pérain. Le beau-frère et la soeur du tueur présumé sont visiblement au courant d'actes de malveillance qui ont précédé l'assassinat de Pascal Nawrocki : appels malveillants, cartouches glissées dans les bûches du couple, incendie de leurs voitures. Lundi soir, le parquet de Valenciennes décide de placer en garde à vue le père de Thomas Jouniaux.

François Pérain, procureur de la République de Valenciennes.

"Le père va reconnaître qu’il a accompagné son fils sur les lieux du crime après que celui-ci a pris une arme à feu, un fusil de chasse – c’est une famille de chasseurs", raconte le procureur. "Il l’a déposé, dit-il, puis il est reparti, puis il est revenu pour le rechercher. Là, le fils lui a dit que ça s’était mal passé. La version du père c’est de dire qu’il ne savait pas du tout ce qu’allait faire son fils sur les lieux, il dit qu’il pensait que c’était pour intimider et pas pour tuer".

"Je savais qu’il avait peu de chances de s’en sortir"

Ayant compris que son alibi ne tenait plus, Thomas Jouniaux passe à son tour aux aveux. "Il dit que pendant toute la semaine précédente, il a répété à son père qu’il allait le tuer et que son père, lorsqu’il le conduit sur les lieux du crime ne pouvait pas ignorer ce qui allait se passer", explique François Pérain. "Il va dire aux enquêteurs : "je ne suis pas débile, je savais qu’il avait peu de chances de s’en sortir" et il a ajouté qu’il était sûr qu’il avait tué la victime. Il n’était pas sûr à 100% mais "pratiquement sûr"".

François Pérain, procureur de la République de Valenciennes.

Thomas Jouniaux et son père ont tous les deux été déférés ce mardi devant un juge d'instruction qui devait leur signifier leur mise en examen. Le premier pour "assassinat", le second pour "complicité d'assassinat". Le parquet a requis leur mise en détention provisoire.

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