Opération séduction des cheminots ce mardi matin en gare de Lille Flandres autour d'un café pour exposer aux usagers les raisons de leur mobilisation. Une initative diversement reçue. Echange plus tendu à Aulnoye-Aymeries avec une député en Marche.
"Le café des grévistes offert par les cheminots en grève", lance à la cantonnade un militant syndical. La scène se passe devant la gare Lille Flandres ce mardi matin. Les cheminots de Sud Rail invitent les usagers à partager un café pour pouvoir leur exposer les raisons de leur mobilisation, engagé début avril.
Usagers excédés
L'invitation est diversement reçue, les échanges sont parfois tendus, les usagers pas franchement ravis de subir les annulations de tains et le trafic au ralenti depuis trois mois.
"On veut leur expliquer qu’on est dans le même bateau, que si aujourd’hui on se bat, si aujourd’hui on perd de très nombreux jours de grève de salaire, c’est pour défendre le service public ferroviaire, c’est pour défendre le quotidien des usagers. Pour leur permettre d’avoir un trajet domicile travail digne de ce nom", explique Dominique Février, responsable régional Sud-Rail.
Usagers solidaires
Quelques usagers témoignent quand même de leur solidarité à l'égard des grévistes, inquiets quand à l'avenir du service public ferroviaire, comme ce lui-ci, interrogé par france 3 : "Je prends le train tous les jours. J’ai peur qu’avec l’ouverture à la concurrence et la privatisation, seules les grandes lignes soient conservées. Je soutiens à 100 % leur combat".
A la gare Lille-Flandres, ce mardi matin, "à la suite d'actes de malveillance", une dizaine de trains accusaient des retards de l'ordre "d'une quinzaine de minutes", selon la direction régionale de la SNCF.
Echange tendu à Aulnoye-Aymeries
A Aulnoye Aymeries, l'un des noeuds ferroviaires les plus importants de la région, des actes de sabotage matinaux ont ralenti les Ter partant pour Lille, avec des troncs d'arbres sur la voie.
Les cheminots ont également tenté de murer la permanence de la députée En Marche , Anne-Laure Cattelot, qui avait voté le pacte ferroviaire en premiere mouture. Les CRS présents ont perturbé leur plan, le mur a été érigé un peu plus loin, mais l'échange avec la députée a été vif.
Les cheminots qui dénoncent le projet de réforme ferroviaire du gouvernement se disent toujours déterminés à ne rien lâcher. Le texte devrait pourtant être définitivement adopté à la fin de la semaine.