Belgique : un château du XIXe siècle est mis en vente par l'État

À moins de 45 kilomètres de Bruxelles, un château construit en 1880 est proposé aux enchères par l'État. Sa mise à prix ? Un million d'euros. Une somme qui ne dissuade ni les badauds ni les acheteurs potentiels d'imaginer une nouvelle vie pour cette vieille bâtisse. 

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38 pièces à vivre, 342 m2 habitables, des hauts plafonds, des cheminées en marbre et un "majestueux escalier central en chêne" vante une annonce immobilière un peu particulière. Il s'agit du château Van Rivieren, l'un des trois "bien exceptionnels" proposés à la vente par le service public des finances belge
 

 

Le château a servi tour à tour de monastère, de pension pour orphelins ou de chambres d'hôtes


Le bien mise en vente a été bati en 1880. À l'époque, Oscar Vanden Eynde fait construire ce château en briques rouges à Gelrode, localité aujourd'hui fusionnée avec Aarschot dont il devient ensuite bourgmestre (rôle similaire à celui d'un maire). Jusqu'à sa mort en 1950, l'homme habite les lieux, sauf entre 1939 et 1945 où le château est occupé par l'armée allemande. 
 

 
Durant la deuxième moitié du XXe siècle, le lieu sert de monastère pour bénédictins italiens ou de pension pour orphelins. 

Il est vide depuis que la justice belge l'a saisi en 2009 dans le cadre d'un scandale de blanchiment d'argent. D'après la presse flamande, c'est aux dirigeants d'une compagnie maritime basée à Anvers que le château a été confisqué, au sein d'un ensemble de biens, voitures de luxe et comptes bancaires pour un montant total de 45 millions d'euros.
 


De cette période fantasque où le château avait été aménagé en chambres d'hôtes et espace de séminaire, il reste une piscine intérieure à la décoration douteuse, près d'une vaste véranda bâtie en violation des règles d'urbanisme. 


Château à rénover recherche acheteur fortuné 

 

Perdu dans la campagne flamande, le château a besoin de nombreux travaux de rénovation pour accueillir un nouveau projet. Comme le précise l'annonce, le système de chauffage est inutilisable en l'état et la toiture incertain. "Le problème c'est qu'on ne peut pas voir la toiture, or dans un château on sait que les plus gros frais sont toujours là", explique Karel De Ghent, un informaticien venu de Louvain (à 20 kilomètres de là) pour visiter le bien. 
 


Pour permettre aux futurs acheteurs de visiter le lieu, des journées portes ouvertes ont été organisées. Les inévitables rénovations n'ont pas découragé les visiteurs : "On entend des personnes qui veulent faire des espaces de séminaire ou des pensions pour les personnes âgées avec des revenus assez conséquents", déclare Florence Angelici, porte-parole du ministère des Finances belge.

D'autres personnes sont venues par curiosité ou nostalgie : deux frères de 65 et 72 ans se sont par exemple déplacés pour revoir au château leur chambre d'enfant. Leurs parents, lui jardinier, elle cuisinière, comptaient dans l'immédiat après-guerre parmi la quinzaine d'employés de la famille Vanden Eynde qui vivait là.
 

 
Depuis 2014, le château fait partie de l'agence flamande du patrimoine. L'État souhaite désormais s'en débarrasser rapidement puisque l'acte d'achat est déjà prêt pour le plus offrant. Il sera signé "immédiatement" dès la clôture des enchères, prévient Florence Angelici, "il faut donc être sûr d'avoir le financement nécessaire".

La vente est ouverte à tous et aura lieu le 11 décembre prochain à 10h au sein du bâtiment de Finshop Bornem.

 
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