La vidéo avait été vue près de 130 000 fois.
C'est une publicité dont le Quick de Seraing, en Belgique, se serait bien passé. L'action a été examinée mardi 30 par le tribunal civil de Liège, selon l'agence de presse Belga, mais les faits remontent à mars 2017. À l'époque, rapportait La Meuse, un homme achète un menu au drive de l'enseigne dans cette ville proche de Liège.
De retour chez lui, il dit avoir découvert une larve de mite alimentaire dans le sachet de frites destiné à sa fille, le filme et diffuse la vidéo sur Facebook. En trois jours, la vidéo est vue 132 000 fois avant d'être retirée à la demande de la gérante du Quick, qui contestait le fait que l'asticot provienne de son enseigne.
Préjudice de 10 000 euros
L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), saisie par les internautes qui ont visionné la vidéo, ont alors contrôlé le restaurant et n'ont décelé aucun problème d'hygiène, mais la commerçante a estimé avoir été victime d'une campagne de diffamation. Selon elle, le Quick de Seraing aurait perdu entre 30 et 40% de sa fréquentation. L'avocate de la société a réclamé un préjudice de 10 000 euros.
Quick attaque le client qui a dénoncé en ligne la présence d’un asticot dans ses frites https://t.co/mkVev6Jjgq
— Sudpresse (@sudpresseonline) 30 octobre 2018
"Comme c’est de plus en plus le cas sur Facebook, il a effectué des commentaires qu’il n’aurait pas formulés de vive voix devant les personnes concernées" a dénoncé l'avocate. "Il s’agit d’un lynchage public destiné à nuire à la réputation du Quick. Ce genre d’agissement va au-delà de la simple information. Il s’agit de diffamation lorsque l’auteur ne rapporte pas de la véracité des faits."
Pour l'avocat du client, ce dernier n'a commis aucune faute en relayant l'incident, car il "était en droit de donner une publicité à un incident réel". Il met en avant la liberté d'expression et conteste la somme avancée.
Le verdict, qui pourrait faire jurisprudence sur les propos publiés sur les réseaux sociaux, sera donné le 27 novembre. "La question est posée : un consommateur peut-il se plaindre publiquement d’un problème sans courir le risque d’engager sa responsabilité ?" s'interrogent les conseils des deux parties.