L'ex-patron de France Télévisions Patrick de Carolis et l'ancien dirigeant de Bygmalion Bastien Millot sont jugés à partir de lundi 14 novembre pour une affaire de favoritisme impliquant le groupe public de télévision et la société de communication.
Dans cette autre affaire Bygmalion, moins retentissante que celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, il est reproché aux prévenus d'avoir signé en 2008 et 2009 de juteux contrats au mépris des règles encadrant la commande publique.
France Télévisions a payé la société de communication pour faire de la veille internet, traiter le courrier des téléspectateurs, fournir des conseils stratégiques, mettre à jour son site internet, ou encore écrire un discours du président aux salariés, cette dernière prestation par exemple étant payée 5.860 euros hors taxes, selon la même source.
Les enquêteurs ont relevé que France Télévisions n'avait pas procédé à la "mise en concurrence" obligatoire pour ces contrats litigieux.
Si Camille Pascal, alors secrétaire général, a passé les commandes, selon les enquêteurs il ne "porte pas seul la responsabilité" des malversations. Patrick de Carolis lui-même aurait voulu continuer à travailler avec Bastien Millot, membre de sa garde rapprochée à France Télévisions, d'après la même source.
Millot et de Carolis, proches en affaires
Embauché le 1er septembre 2005 comme "directeur délégué" auprès du patron de France Télévisions, M. Millot a pris en octobre 2008 un congé sabbatique. Ce proche de Jean-François Copé, passé par plusieurs cabinets ministériels, a alors fondé Bygmalion et décroché les contrats litigieux.
M. Millot a démissionné de France Télévisions en octobre 2010, quelques mois après que M. de Carolis eut quitté la présidence. Les deux hommes sont restés ensuite en affaires, M. de Carolis effectuant par exemple une mission de conseil, payée 120.000 euros, pour Bygmalion en 2011-2012.
MM. de Carolis et Pascal sont poursuivis pour favoritisme, un délit passible de jusqu'à deux ans de prison. M. Millot ainsi que la société Bygmalion, en liquidation, sont jugés pour recel.
L'affaire avait démarré en 2011 par une plainte du syndicat CGC des médias (SNPCA-CFE-CGC).