Calais : des migrants transférés dans d'autres villes en avion privé

Selon Street Press, la police de l'air et des frontières (PAF) transfère depuis plusieurs mois par jet privé des migrants de la jungle à Calais vers des centres de rétention administrative ailleurs en France.

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Coûteux. Inutile. La solution trouvée par l'Etat depuis quelques mois pour désengorger la jungle de Calais fait l'objet de critiques toutes parts : associations, syndicats de police... Son objectif : désengorger Calais. Répartir les migrants dans toute la France. « Le centre de rétention de Coquelles est saturé, nous sommes dans l’obligation de transférer dans d’autres centres pour libérer de la place », expliquait déjà en septembre la préfecture du Pas-de-Calais à Nord Littoral.

Depuis début octobre, la Police de l'Air et des Frontières a ainsi organisé 13 vols depuis l'aérodrome de Marck. Des voyages à bord d'un avion bimoteur à hélices, un Beechcraft 1900, selon Europe 1. Des migrants y sont installés (environ 5 par vol + des fonctionnaires de police) pour être transférés vers d'autres centres sur le territoire français. L'avion est loué à l'année par l'Etat pour 1,5 million d'euros. Mais il est aussi utilisé surtout pour des transports d'enquêteurs de la Direction générale de la Police nationale ou de la surveillance aérienne. "L’heure de vol avoisine les 4 000 euros, sans compter la mobilisation du personnel. Par exilé, généralement deux escortes sont nécessaires", écrit Nord Littoral.

Ces transferts vers les centres de rétention de Toulouse, Rennes, Nîmes ou Perpignan sont-ils trop coûteux ? Pourrait-on faire autrement ? Un policier cité par Streetpress résume ainsi son point de vue : « C’est nos impôts qu’on dépense. Ça ne sert à rien. On les envoie à l’autre bout de la France. Mais à l’autre bout de la France, le juge ne va pas les expulser. »

Gâchis ?

De fait, pour des raisons juridiques complexes, certains migrants éloignés de Calais finissent par y revenir. L'avocate Laurence Hardouin, qui a eu comme client un migrant expulsé deux fois en avion vers Hendaye raconte à Europe 1 : "Il a une nouvelle fois été transféré à Hendaye et, là encore, il a été libéré. Je me demande à quoi ça sert de les transférer et de les présenter à un juge. Ce n'est pas en disséminant les gens dans des centres de rétention qu'ils y arriveront." 

David Rohi, porte-parole de la CIMADE, association qui vient en aide aux migrants ne dit pas autre chose à Streetpress : « Il y a une escalade insupportable dans les méthodes utilisées pour éloigner les migrants de Calais. » Les associations préfèreraient que cet argent soit utilisé pour améliorer les conditions de vie des migrants à Calais. 
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