La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a dénoncé jeudi 11 février la violation des "droits fondamentaux" des exilés à Calais et Grande-Synthe, où les migrants se trouvent dans un "extrême dénuement" en raison des démantèlements quasi-quotidiens de leurs lieux de vie.
Une délégation de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l'homme), qui s'est rendue mi-décembre sur le littoral nord, a constaté une "dégradation" des conditions de vie pour le millier d'exilés qui y vivent dans l'espoir de gagner l'Angleterre.
"A la suite du démantèlement des derniers campements tolérés par les autorités à Calais et Grande-Synthe, les pouvoirs publics ont mis en place une politique intransigeante de lutte contre les « points de fixation » sur l'ensemble du littoral de la Manche afin de dissuader les personnes exilées de venir sur cette zone", observe la CNCDH dans son avis rendu public jeudi.
"Sur le terrain, cela se traduit par des opérations quasi-quotidiennes de démantèlement et de destruction des abris provisoires et une multiplication des obstacles afin d'empêcher les actions citoyennes d'aide. En conséquence, les personnes exilées s'épuisent à errer, sans cesse à la recherche d'abris de fortune et de moyens de survie dans des lieux toujours plus hostile, plus insalubres, plus isolés et ainsi plus dangereux", déplore la Commission.
[#APCNCDH]
— CNC Droits Homme (@CNCDH) February 11, 2021
✅ La #CNCDH vient d’adopter à l'unanimité l'avis relatif à la situation des personnes exilées à #Calais et #GrandeSynthe.
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En début de semaine, les associations sur place ont évoqué une situation "d'extrême urgence", notamment en raison de la vague de grand froid.
La CNCDH exhorte l'Etat à ne pas recourir "à un usage excessif de la force" lors des démantèlements, qui devraient être assortis de solutions de mise à l'abri. Ces dernières sont un "impératif humanitaire", insiste l'institution, "compte-tenu de la détresse et de l'extrême dénuement" des exilés dans la région, qui font selon elle l'objet d'un "déni d'existence" de la part des autorités.
La "détérioration des conditions dans lesquelles survivent les personnes exilées sur la zone frontalière ainsi que la violation récurrente de leurs droits fondamentaux sont inacceptables sur le territoire de la République", tacle encore la CNCDH. Elles sont "par ailleurs inutiles dès lors qu'elles n'affecteront pas la détermination de toutes les personnes exilées dans leur projet migratoire".