François Hollande s'est réjoui samedi que l'évacuation de la "Jungle" de Calais se soit déroulée sans "aucun incident", affirmant que la France ne tolérerait pas sur son sol de camps de migrants qui, selon lui, bafouent les valeurs nationales de solidarité.
"C'est très important que nous ayons pu, en quelques jours (...) évacuer de Calais 5.000 personnes et les accueillir dans les places qui étaient prévues : 450 centres d'accueil et d'orientation, qui pourront aller jusqu'à 9.000 places", a dit le président, en visite au centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) qui héberge 38 migrants.
"La population française a parfaitement compris ce que nous faisions et il n'y a eu aucun incident ni au départ ni à l'arrivée", s'est-il félicité, ajoutant : "Nous pourrons donc dans un délai très court maintenant évacuer la totalité de ce qu'on a appelé le camp de Calais". "La France a donné la meilleure des images possibles, parce que, face à cette épreuve qui est celle des réfugiés, nous devions être à la hauteur. Nous ne pouvions plus tolérer les camps et nous n'en tolérerons pas", a-t-il dit, jugeant que le camp de Calais "n'était pas digne de ce que peut être l'accueil de la France".
Selon M. Hollande, "il nous reste 1.500 mineurs isolés à Calais, ils seront très rapidement acheminés vers d'autres centres". Il a affirmé s'être "entretenu avec la Première ministre britannique (...) pour que les Britanniques accompagnent ces mineurs dans ces centres et puissent prendre leur part pour ensuite les accueillir au Royaume-Uni".
A Paris, même opération qu'à Calais
Concernant les migrants qui ont afflué ces derniers jours dans la capitale, le président a déclaré que "nous aurons à les évacuer (...) parce que ça ne peut pas être une situation durable." "Nous allons faire la même opération que pour Calais mais dans des conditions différentes", a-t-il détaillé. "Et nous allons les accueillir dans les centres d'accueil et d'orientation dès lors qu'ils relèvent du droit d'asile".Car, a-t-il martelé, "j'ai été parfaitement clair : les personnes qui relèvent du droit d'asile vont dans des centres d'accueil et d'orientation, celles qui n'en relèvent pas sont raccompagnées."
A propos de l'origine des migrants parisiens, le chef de l'Etat s'est montré catégorique : "Ce ne sont pas ceux de Calais qui sont allés à Paris", a-t-il affirmé. "Il y en a peut-être eu quelques-uns. En revanche, il y a eu un nouveau courant migratoire venant de Libye ces dernières semaines, ces derniers mois, et qui se sont dirigés vers Paris."