La maire de Calais, Natacha Bouchart, a estimé jeudi que la construction d'un mur destiné à empêcher les migrants de la "Jungle" de Calais de grimper sur les camions à destination du Royaume-Uni n'avait "plus lieu d'être" après l'annonce du gouvernement de poursuivre le démantèlement du camp.
"Si le démantèlement de la +Jungle+ comme annoncé par le ministre s'avère effectif dans les semaines à venir, un mur végétalisé n'a plus lieu d'être", a affirmé Mme Bouchart lors d'une conférence de presse à Calais où elle a annoncé apporter son soutien à Nicolas Sarkozy à la primaire pour la présidentielle organisée par Les Républicains, son parti.
Vendredi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en déplacement à Calais, s'était dit déterminé à démanteler la "Jungle" le "plus rapidement possible", "en une seule fois" et "avec méthode". "Il est incohérent et incompréhensible d'annoncer en Angleterre le financement et le démarrage de l'édification du mur végétalisé alors que la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur a confirmé le démantèlement rapide de la jungle Nord", a ajouté la maire de Calais.
2,7 millions d'euros
Ce mur "n'est plus d'actualité si on démantèle la +Jungle+. Je suis contre sa réalisation, car il contribuerait à donner une image environnementale négative supplémentaire de la ville aux milliers de touristes et voyageurs qui passent chaque jour à Calais", a-t-elle insisté.D'un coût de 2,7 millions d'euros, le mur, végétalisé côté circulation, haut de quatre mètres et long de un kilomètre est financé par le Royaume-Uni et doit être construit par les services français de la Direction interdépartementale des routes (DIR), le long de la route nationale 216 qui conduit au port de Calais. Il est destiné à empêcher les migrants qui affluent à Calais pour tenter de traverser la Manche de s'introduire sur la rocade portuaire et de grimper sur les camions en route vers le Royaume-Uni.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Pas-de-Calais n'avait pas réagi en fin d'après-midi aux propos de l'élue du littoral. Mercredi, le ministère britannique de l'Intérieur a annoncé que les travaux pour la construction de ce mur allaient démarrer prochainement suscitant de nombreuses critiques au Royaume-Uni.
Quelque 6.900 réfugiés, selon la préfecture, plus de 9.000 selon des associations, vivent dans la "Jungle", le plus grand bidonville de France.