La Cour des comptes a demandé au gouvernement de "réduire considérablement les engagements nouveaux" dans les infrastructures de transports, estimant que leur financement n'est pas assuré, en particulier le canal Seine-Nord.
Dans un rapport publié lundi 29 août, la Cour des comptes a violemment épinglé l'Agence de financement des infrastructures de transports (Afitf). Dépendante de l'Etat, cet organisme créé en 2004 coordonne le financement des grands projets en matière de transports.
Mais l'Afitf, jugée trop coûteuse et presque inutile, a été qualifiée de de "quasi coquille-vide" et de "caisse de financement", par la Cour. Selon les magistrats financiers de la rue Cambon, même en gelant les engagements déjà pris par l'Afitf, celle-ci sera en déficit d'environ 600 millions d'euros en 2019.
Le canal Seine-Nord, un projet hors budget
Une instabilité financière qui serait accrue si les projets de tunnel ferroviaire Lyon-Turin et le canal Seine-Nord étaient réalisés. Large de 54 mètres sur 107 km entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Pas-de-Calais) le canal Seine-Nord est censé naviguer à travers les départements de la Somme et du Nord. Il a pour objectif de de favoriser l’activité des ports français en les raccordant au réseau fluvial européen. La mise en route du chantier est prévu pour 2017 ou 2018. Si l'Etat décide néanmoins de soutenir ces deux projets, le découvert de l'Agence de financement des infrastructures de transports pourra se creuser jusqu'à 4,7 milliards en 2019.Le Premier ministre, Manuel Valls, a au contraire défendu cette agence qui "a réussi à s'imposer comme une véritable instance de décision", dans une réponse au référé de la Cour des comptes.