Les salariés des magasins Carrefour Contact menacés de fermeture font part de leurs inquiétude.
Plusieurs jours après que nos confrères de Midi Libre ont révélé la carte des enseignes Carrefour menacées de fermeture, les salariés concernés dans la région sont inquiets, à l'image de Sonia Deleau, responsable d'un Carrefour Contact qui compte 9 salariés à Bruay-la-Buissière.
"Il y a beaucoup d'interrogation" reconnaît la salariée, également représentante CFTC, qui juge que "la manière de communiquer a été tout à fait décevante."
En cause, le choix de mots du PDG de Carrefour Alexandre Bompard, qui expliquait notamment sur France Inter que "pour les magasins Dia, on a acheté ces magasins il y a quelques années, on a investi énormément, on perd entre 150 et 200 millions d'euros". Il admettait par ailleurs que "pour ceux qui ne seront ni repris, ni reclassés, il y aura des licenciements."
#le79inter Alexandre @bompard : "Pour DIA on cherche des repreneurs, des reclassements seront proposés" #Carrefour pic.twitter.com/a2vzSKryV1
— France Inter (@franceinter) 24 janvier 2018
Pourtant, les magasins "Dia" comme le PDG les appelle sont depuis 2014 des magasins Carrefour et font partie du groupe, notamment sous le nom de Carrefour Contact. Surtout, Sonia Deleau veut mettre l'accent sur l'humain qui se trouve derrière le chiffre de 2100 salariés touchés.
Une pétition en ligne
Sonia Deleau a publié, puis retiré un trombinoscope sur Facebook où l'on voit plusieurs employés poser avec leur matricule, "histoire de mettre un visage sur les salariés des 273 'ex-Dia', puisque c'est comme ça qu'on nous appelle."
La responsable de magasin a également lancé une pétition en ligne "contre la fermeture des Carrefour Contact Marché", qu'elle voudrait imprimer et remettre à Alexandre Bompard. "La finalité de tout ça, c'est que chaque salarié puisse s'en sortir au mieux."
Pourquoi Carrefour nous a rachetés il y a deux ans si c'est pour nous abandonner maintenant ?
Ses angoisses sont partagées par Matthieu Saeyvoet, adjoint à la direction d'un magasin Carrefour Contact à Harnes où travaillent 9 personnes.
"Pourquoi Carrefour nous a rachetés il y a deux ans si c'est pour nous abandonner maintenant ?" demande le représentant FO (syndicat majoritaire) au CE, qui évoque une "incompréhension" chez le salariés.
Matthieu Saeyvoet exprime également des craintes pour les salariés des 9 magasins qui passeront en location-gérance : après 15 mois, leurs acquis sociaux pourraient être remis en cause par leur futur repreneur.