CARTE. Coronavirus : tout savoir sur les tests de dépistage (PCR ou sérologiques) proposés dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France comme partout en France, de plus en plus de laboratoires de ville proposent de se faire tester pour savoir si l'on est malade du Covid-19 ou si l'on a été en contact avec le virus et que l'on en est donc probablement protégé. Carte, mode d'emploi et bémols.

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"Toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée", affirmait le président de la République Emmanuel Macron, dans son allocution présidentielle du lundi 13 avril. Depuis plus d'un mois, les laboratoires de ville ont l'autorisation de proposer à la population des dépistages, auparavant réservés aux centres hospitaliers.

En Picardie, et plus encore dans le Nord et le Pas-de-Calais, ils sont des dizaines à s'être lancés sur le marché. Mais pour les Français, avant de se faire tester, il y a des questions à se poser.
 

Quel test, pour quel objectif ?


La recherche se poursuit, mais pour le moment, il existe deux grands types de tests dans la région, aux visées différentes mais complémentaires :
 
  • Le test PCR (ou "nasopharyngé"), pour savoir si l'on est malade.

Souvent réservé en France au personnel médical présentant des symptômes, il consiste à enfoncer un écouvillon (sorte de long coton-tige) dans chaque narine du patient pour prélever des sécrétions et y rechercher des acides nucléiques du SARS-CoV-2, le coronavirus provoquant le Covid-19.

L'analyse prend quelques heures. Avec les délais d'acheminement, c'est sous 24 ou 48h que le patient pourra savoir s'il est atteint, en ce moment, par la maladie.

Le test (et le prélèvement) coûtent environ 60 euros, remboursés à 60% par l'assurance maladie, le reste étant généralement pris en charge par les mutuelles.
 
 
  • Le test sérologique, pour savoir si l'on a été en contact avec le virus.

Il s'adresse à tout individu n'ayant pas ou plus de symptômes. Cette fois, il s'agit de prélever le sang du patient pour y rechercher deux anticorps spécifiques, produits au fil des jours et des semaines par l'organisme, en réaction à une intrusion du SARS-CoV-2.

Il faut attendre plusieurs jours pour obtenir le résultat. Le patient pourra savoir s'il a produit ces anticorps, donc s'il a été contaminé par ce coronavirus. Si oui, après quelques semaines sans symptômes, il serait considéré comme probablement immunisé (explications plus bas).

Le test n'est pas remboursé par la sécurité sociale et son prix varie d'un laboratoire à l'autre, autour de 30 euros.
 

Bien qu'encore rare, il existe une forme rapide du test sérologique, en 15 minutes. La méthode : une simple goutte de sang, piquée au bout du doigt, déposée sur une bandelette imprégnée des antigènes du virus et d'un marqueur. Si les anticorps sont présents dans le sang, leur rencontre avec les antigènes fait apparaître une tâche rouge, qui permet de conclure que le patient a été contaminé par le passé. Un laboratoire de l'Oise propose ce test au grand public à 20 euros, mais il nous a demandé de ne pas le citer.
 

Où se faire dépister ?


Les tests PCR sont presque toujours sur rendez-vous et souvent réservés aux soignants. Ils sont parfois élargis à d'autres personnels en première ligne ou aux patients particulièrement à risque, avec une prescription médicale, voire un questionnaire à remplir par le médecin.

Les tests sérologiques peuvent être développés plus massivement, car ils passent par des automates capables d'en réaliser des centaines par jour. Cependant, les stocks de réactifs utilisés par les laboratoires s'épuisent. Les laboratoires Biolam ont dû suspendre leurs rendez-vous la semaine dernière, avant de les relancer avec une hausse de prix (30 euros au lieu de 25 au départ).

Voici les laboratoires de ville proposant des tests PCR (en vert), sérologiques (en violet) ou les deux (en bleu) :
 
Cette carte non-exhaustive peut être mise à jour. Pour la compléter, vous pouvez nous envoyer un message privé via la page Facebook de France 3 Picardie.
 

Les tests sont-ils fiables ?


Les tests PCR ne sont PAS fiables à 100% (les remboursements par l'assurance maladie ne sont pas des gages de confiance absolue). Les laboratoires Synlab Opale l’affichent d’ailleurs clairement sur leur site internet : "le taux de faux négatifs sur ce type de prélèvement est d'environ +/- 30%. Une recherche négative ne permet pas d'exclure formellement un portage du SARS-CoV-2." Un patient peut donc repartir rassuré alors qu'il est toujours contagieux.

Les tests sérologiques ne font pas consensus non plus. Le problème réside là aussi dans l'interprétation des résultats : si le test permet de mesurer la présence d'anticorps spécifiques du SARS-CoV-2, faut-il en conclure que ces anticorps immunisent le patient contre une nouvelle infection et le rendent non-contagieux ?

C'est une "vacherie" de ce virus, un "gros bémol" que le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, ne soupçonnait pas il y a encore quelques semaines, mais qu'il vient de poser devant le Sénat : "Nous ne savons pas si le fait d’avoir développé des anticorps est un élément absolu de protection. [Leur] durée de vie est très courte. [...] Et nous voyons de plus en plus de cas de récidives chez des personnes qui ont déjà eu une première infection."
 

Dans un communiqué du 10 avril, l'Académie nationale de médecine estime : "Il est admis que la présence [de ces anticorps] confère une protection probable", mais "de nombreuses inconnues" subsistent sur "notamment la durée de persistance des [anticorps] et les corrélations entre les taux d’anticorps détectés et le degré de protection".

Certains laboratoires préfèrent ainsi ne pas proposer de tests sérologiques. "Tant que ce n'est pas fiable, on ne fait pas, parce que s'il y a des faux négatifs, ça peut être grave", confie une technicienne de Synlab Nord de France. "Ce n'est pas pris en charge par la sécurité sociale donc on ne fait pas", développe une biologiste de Noyon, "mais je pense que ça va venir d'ici début mai."

Alors faut-il se faire tester ? L'Académie nationale de médecine recommande de réserver la sérologie aux cas les plus graves et aux personnels en première ligne. Pour les autres, mieux vaut peut-être encore attendre. Ne pas savoir, plutôt que mal savoir.
 
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