Faut-il avoir peur de la centrale nucléaire de Gravelines ? Il y a trois semaines, l'Autorité de sûreté nucléaire s'alarmait de la hausse du nombre d'incidents dans la plus grande centrale d'Europe avant de pointer du doigt la semaine dernière des réacteurs potentiellement défaillants.
C 'est le gendarme du nucléaire qui a tiré la sonnette d'alarme. Dans une note d'information, l'Autorité de sûreté nucléaire révèle que le fond primaire des générateurs de vapeur, composé d'acier, présenterait une moindre résistance mécanique. En France, 18 réacteurs sont concernés dont les réacteurs 2 et 4 de Gravelines.Jean Séname, qui milite dans un collectif de défense de l'environnement et surveille les sites à risque de notre région, prend cette note très au sérieux : "Si vous avez de l'eau dite primaire, c'est-à-dire touchée par la contamination radioactive qui passe à travers, évidemment ce serait une catastrophe. Ça peut être extrêmement grave."
EDF rassurant
Paul Christophe, maire de Zuydcoote, président de la Commission Locale d'information, une instance paritaire qui se veut porte-parole de la population sur la question de la sécurité de la centrale de Gravelines, veut raison garder : "Les éléments qui m'ont été donnés par EDF sur cette question-là sont vraiment de nature à me rassurer. S'il y avait un quelconque risque, l'ASN ne se poserait pas la question de savoir s'il faut fermer ou non la centrale."Une confiance que ne partage pas Jean Séname qui déplore le manque de transparence d'EDF. Ce que dit aussi Europe Ecologie les Verts qui demande, dans un communiqué, que chacun des 18 réacteurs concernés soit arrêté pour procéder à un contrôle de qualité : "La gravité de cette situation, qui s’inscrit dans la série des évènements accidentels qui émaillent la poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires françaises, et notamment la chute du générateur de vapeur du réacteur n°2 de la centrale de Paluel, interdisant son fonctionnement pour une durée indéterminée, confirme que le mythe du « nucléaire sûr » s’est bien effondré et que les risques se font de plus en plus menaçants."
Sandrine Rousseau, secrétaire général EELV dans la région, était l'invité du 19/20 ce mardi soir. Elle a notamment rappelé que Gravelines était la plus grosse centrale d'Europe de l'Ouest et la plus vieille en France derrière Fessenheim : "Il est urgent de fermer au moins temporrairement ces deux réacteurs".
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