Claude Gewerc, président sortant du Conseil régional de Picardie, a annoncé ce mercredi 30 décembre son départ du PS lui reprochant d'avoir "imposé" Pierre de Saintignon comme candidat en Nord-Pas-de-Calais / Picardie aux élections régionales...
"La façon dont a été organisée cette campagne régionale était en dépit du bon sens. On nous a imposés un candidat unique, en nous expliquant qu'il fallait l'aider, et voilà le résultat des courses",
a dit à l'AFP Claude Gewerc, qui avait conquis pour la gauche la Picardie en 2004 avant d'être réélu en 2010.
Dans un entretien au Courrier picard, qui a révélé l'information de son départ, le président sortant a qualifié de "minable" le score de Pierre de Saintignon (18% au premier tour) et dit son incompréhension face au retrait du PS entre les eux tours au profit de Xavier Bertrand (Les Républicains).
"Le premier secrétaire du parti (Jean-Christophe Cambadélis, ndlr) a dit, une dizaine de jours avant la date prévue pour la réception des candidatures, +on a de la chance on a un bon candidat, Pierre de Saintignon+", a rapporté M. Gewerc. "Mes amis de mon département (et de la Région), pour avoir des places, se sont ralliés à cette hypothèse. Puis je n'ai pas eu de coup de fil du national pendant huit mois", poursuit-il.
"Jusqu'au moment où on a senti que la campagne ne prenait pas et où on m'a demandé de donner un coup de main. J'ai dit non"
a-t-il confié, brocardant ces "pratiques d'un autre âge".
Claude Gewerc, 68 ans, qui n'a plus de mandat, s'en prend en particulier à la maire de Lille Martine Aubry, dont l'essentiel du discours selon lui a été "de
dire "c'est la Picardie qui nous amène des votes FN et qui va nous faire perdre".
Mercredi en fin d'après-midi, Pierre de Saintignon a réagi dans un cinglant communiqué de presse. Jugeant "consternantes" les déclarations de Gewerc,
M. de Saintignon a rappelé que les militants du parti socialiste s'étaient "mobilisés à plus de 75% lors du vote de désignation interne" où il était le seul candidat.
"Nous avons été nombreux à regretter que Claude Gewerc ne défende pas son bilan et qu'il ne participe en aucune façon à la campagne que nous avons menée. Nous apprenons maintenant, selon ses dires qu'il avait organisé avec Patrick Kanner et Frédéric Cuvillier une sorte de coalition contre ma candidature et cela dans le dos des militants. Il a joué contre son camp et il le quitte au moment où il n'en attend plus rien (...) La politique meurt de ces pratiques", écrit Pierre de Saintignon.
Le 4 janvier, Xavier Bertrand devrait être élu président de la nouvelle Région Nord-Pas-de-Calais/Picardie, en vertu des résultats du second tour où il a battu Marine Le Pen par 57% des voix contre 43%.