Une étude britannique de l'Imperial College de Londres, parue lundi, évalue l'impact des mesures sanitaires prises dans 11 pays européens face à l'épidémie de coronavirus Covid-19. En France, le confinement aurait déjà permis d'épargner 2500 vies ce mois-ci.
Cette étude de l'Imperial College (consultable ICI en anglais) se penche sur les mesures sanitaires "non pharmaceutiques" prises dans 11 pays européens : Royaume-Uni, France, Espagne, Italie, Suisse, Danemark, Norvège, Suède, Allemagne, Belgique et Autriche.
Ces mesures vont de l'incitation à la distanciation sociale au confinement général de la population, en passant par la mise en quarantaine des malades, l'interdiction des événements publics et la fermeture des écoles.
En procédant par projection, les chercheurs de l'Imperial College - spécialistes en épidémiologie et en mathématique - estiment que, sans ces mesures de confinement et de restrictions, la France aurait compté, ce mardi 31 mars 2020, 5600 morts au lieu des 3100 officiellement comptabilisés à l'heure actuelle. Ce qui représenterait environ 2500 vies épargnées.
Cette estimation a été obtenue en modélisant la dynamique de l'épidémie en Europe, en partant du principe théorique qu'une même mesure sanitaire a un impact comparable dans chacun des pays européens analysés. "Avec les mesures actuelles en place jusqu'à, au moins, la fin mars, nous estimons que ces mesures auront évité la mort de 59 000 personnes dans 11 pays jusqu'au 31 mars", indique l'étude. "Beaucoup plus de morts seront évités si on s'assure que les mesures resteront en place jusqu'à ce que la transmission chute à des niveaux bas".
Cette étude britannique estime par ailleurs qu'environ 3% de la population française a déjà été contaminée par le coronavirus Covid-19 à ce stade de l'épidémie, contre 2,7% de la population britannique, 3,7% de la population belge, 9,8% de la population italienne et 15% de la population espagnole.