La première formation aux métiers de la couture a débuté pour douze personnes dans le nouvel atelier de Jean-Luc François. Le couturier l'assure : les débouchés seront là.
Les machines se sont mises en action. "Si ce n'est pas bon, on démonte", prévient le formateur. Les premiers gestes sont plus ou moins assurés, mais l'attention est là ce mardi pour le premier jour de formation "Couture et métiers" au nouvel atelier de Jean-Luc François à Ham (Somme). Douze personnes, sélectionnées par Pôle Emploi, vont apprendre pendant trois mois les gestes et savoir-faire de différentes professions : mécanicien modèle, finition, retouche...
©France 3 Picardie
Après Pantin, c'est la deuxième structure de ce type ouverte par le couturier. Les apprenants ont été sélectionnés par Pôle emploi. Céline est en reconversion professionnelle après avoir travaillé en tant que surveillante dans un IME. "La nuit, pendant que les enfants dormaient, j'avais le droit d'amener ma machine à couture", narre-t-elle. Thomas Gaffet est également un passionné, au chômage depuis quatre ans après une école de mode. "Ca me permet de remettre à niveau mes connaissances et mes acquis, constate-t-il, et d'apprendre nouvelles techniques et méthodes."
Pièces de créateurs et savoir-faire spécifiques
La formation parie sur les débouchés, dans ce département connu pour son activité textile passée. Jean-Luc François compte adosser à la structure un atelier de production dans les mêmes locaux en pariant sur la valorisation du savoir-faire français. "Un produit créateur se fabriquera toujours en France, assure le directeur de la formation. Ils ont vraiment besoin d'avoir cette étiquette "Made in France", c'est une plus-value."
Une spécialisation dans un marché restreint où le recrutement est devenu difficile, faute de candidats qualifiés. A quelques kilomètres de l'atelier se trouve le site de production de la Lainière de Picardie, une entreprise spécialisée dans l'entoilage, toujours en recherche de personnel. "On est dans un marché de niche, expose Gilles Hourlier, son directeur général, sur lequel on a besoin de gens très spécialisés. Ce sont des compétences particulières qui ont probablement existé à une époque mais qui ont disparu avec certaines entreprises." L'avenir du secteur textile, dépeint comme sinistré, pourrait donc se trouver dans la montée en gamme.