Covid-19: le taux d’incidence à la hausse, le Professeur Froguel demande un dernier effort aux Français et aux autorités

Même si l'épidémie a atteint "un plateau bas", le taux d'incidence marque une légère remontée qui peut avoir valeur d'alerte. A Lille, le professeur Froguel plaide pour un dernier sursaut de mobilisation générale, avant de pouvoir vraiment laisser le Covid-19 derrière nous.

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Après une longue décrue, le nombre de cas d’infection au Covid-19 augmente à nouveau : + 11 % par rapport à la semaine dernière selon Covid Tracker. 64 départements sont désormais concernés dont le Nord et le Pas-de-Calais. Pour éviter un rebond de la maladie cet hiver, le professeur Froguel, médecin et enseignant à l'université de Lille, plaide pour une dernière mobilisation générale.

En une semaine, le taux d’incidence est remonté de 43,7 à 48,5 pour 100 000 habitants selon Santé Publique France. Comment expliquer cette augmentation du nombre de cas positifs ? 

Tout le monde n’est pas vacciné dans la tranche des plus de 50 ans et dans les classes populaires. Où domine une certaine défiance comme en Seine-Saint-Denis ou à Roubaix. Ces trous dans la vaccination favorisent la contamination : d’abord par les enfants non vaccinés, puis ensuite les parents et les grands-parents. 

Par ailleurs, on constate un certain relâchement parmi les personnes à risques : elles ne portent pas le masque ou le portent mal. Avec l’idée que c’est terminé et qu’on peut revivre comme avant. Le rappel qui a été préconisé par les pouvoirs publics est peu suivi des faits. Or les plus de 65 / 70 ans voient leur taux d’anticorps baisser très rapidement. Ils peuvent donc être atteint par le virus, même si ils sont vaccinés

Enfin, il y a aussi l’hiver qui joue un rôle, on le sait : on est plus à l’intérieur, les mesures barrières ne sont pas toujours suivies, le gouvernement et le président ne donnent d’ailleurs pas l’exemple. Or, c’est à l’intérieur par les aérosols que l’on se contamine le plus. 

Tous ces facteurs se conjuguent. Mais on n’est pas aujourd’hui au seuil d’une grande catastrophe et je pense qu’on se retrouvera pas dans cette situation. Mais il est possible qu’on se retrouve avec un plateau de 5 à 10 000 cas par jour sans possibilité d’éradiquer la maladie avant longtemps.

Que préconisez-vous ? 

Il faut d’abord continuer à vacciner, attaquer les poches de non-vaccination (600 000 personnes âgées de plus de 80 ans n’ont toujours pas été vaccinées), mobiliser les plus âgés pour leur booster. Le gouvernement français a courageusement maintenu le pass sanitaire cet été. Mais aujourd’hui, il se démobilise pour cette troisième injection . Nous sommes portant dans une situation bien meilleure aujourd’hui qu’en Angleterre : là-bas très peu de gens portent le masque dans le métro, tout le monde fait comme si c’était fini. Ils commencent à peine la vaccination des moins de 18 ans. Résultat : les Britanniques comptent 700 hospitalisation et 40 000 cas par jour. 

Comment voyez-vous l’évolution du Covid-19 ces prochains mois ?

La situation ressemble à ce qui est arrivé l’année dernière avant la venue du variant anglais. Nous sommes sur un plateau bas. Et aucun nouveau variant de l’étranger à l’horizon. On ne va donc pas être embêté dans les deux ou trois prochains mois. La vraie question aujourd’hui c’est : est-ce qu’on va réussir à passer de ce plateau à un arrêt quasi complet des contaminations malgré l’hiver et le ras-le-bol des Français ? Il faut remobiliser tout le monde.

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